« On est au bord de la guerre civile » : par ces mots, Estelle Youssouffa, députée de Mayotte qui s'exprimait au micro de France Info, ce lundi 21 novembre, lance un véritable cri d'alerte au gouvernement français sur la gravité de la situation que vivent les Mahorais, dénonçant « la passivité du gouvernement », allant jusqu'à déclarer que « c'est de la non-assistance à population française en danger ».
Le 12 novembre, dans les rues de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, un jeune homme d'une vingtaine d'années est agressé par une bande de voyous. Il décédera malheureusement des suites de ses blessures. C'est ce meurtre qui va être à l'origine des événements qui, dès le lendemain, vont enflammer l'archipel et provoquer les tensions qui se poursuivent encore aujourd'hui. Car les villages et quartiers d'origine du jeune victime des exactions se font vengeance et alimentent le climat de vendetta devenu incontrôlable. Entre coups de machette, caillassages de véhicules, incendies et pillages, les forces de l'ordre semblent totalement débordées au point que Mayotte est devenue un enfer.
Les violences sur l'archipel sont incontestablement liées à une crise migratoire unique en France. Les chiffres de l'INSEE confirment que la forte natalité corollaire de l'immigration clandestine et la hausse des arrivées de Comoriens ont provoqué la multiplication par quatre de la population en trente ans. Mayotte compterait 270.000 habitants (256.500 en 2017), mais, toujours selon l'INSEE, près de la moitié de la population ne possède pas la nationalité française et un tiers des étrangers sont nés à Mayotte. Ce que confirme Estelle Youssouffa, qui déclare que « l'immigration clandestine est totalement liée à la violence à Mayotte, où plus de 50 % de la population est étrangère et en grande majorité en situation irrégulière ».
Et pourtant, Mayotte, c'est la France : les Mahorais ont choisi de rester avec la France quand leurs voisins comoriens réclamaient l'indépendance. En raison de sa position stratégique dans l'océan Indien avec les îles Éparses, Mayotte est aussi une formidable réserve halieutique et énergétique. Un coin de France qui n'est pas dépourvu d'atouts mais dont la population est extrêmement pauvre. Ce n'est que depuis 2011 que l'île est devenue le 101e département de France et, selon les experts, le rattrapage ne pourrait se faire avant au moins une génération.
À la présidentielle de 2022, les citoyens de Mayotte ont placé Marine Le Pen en tête : ils ont été plus de 59 % à lui faire confiance au second tour face à Emmanuel Macron. Plus de 95 % des Mahorais pratiquent la religion musulmane, mais dans le respect des règles édictées par la France, bien évidemment avec quelques aménagements liés à la particularité locale.
Les problèmes d'insécurité à Mayotte ne sont pas récents et, depuis la métropole, on a l'impression que les politiciens ont jeté l'éponge, comme s'ils cherchaient à cacher sous le tapis ce que sera demain l'Hexagone lorsque l'immigration clandestine aura submergé les hameaux, bourgs, villes et villages.
Ce qui se passe à Mayotte est une photo de ce qui attend la France métropolitaine dans peu de temps.
Continuons notre hypocrisie face à l'immigration illégale, fermons les yeux sur les failles de nos choix régaliens ; quand nous nous réveillerons, il sera trop tard, Mayotte avait prévenu !
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