Trois mois et demi se sont écoulés et il ne reste plus que deux jours aux aficionados du Président Macron pour adhérer au parti s’ils veulent, en janvier, voter aux élections internes. C’est donc là que se révèle l’horrible vérité : Renaissance cherche en vain les clients, même cachés sous les bancs de l’Assemblée.
C’était pourtant simple, en 2017, quand il suffisait d’un petit clic pour se revendiquer membre de LREM. Ils étaient alors 400.000, à ce qu’il paraît. Les années Covid sont passées par là, avec leurs tracasseries totalitaires, les bouffonneries du « en même temps », le dédain même pas dissimulé du Président pour un peuple de grouillots, son mépris assumé de la démocratie, ses bouderies post-électorales, ses vidéos sur les réseaux pour ados prépubères, ses salamalecs à l’Algérie, etc.
Bref, quand il s’est agi de trouver du petit personnel pour les élites qui nous gouvernent, la denrée s’est faite rare. Malgré la fiesta tapageuse, ils n’y eut que 12.486 personnes pour prendre part au scrutin, en septembre, quand 27.624 adhérents – dits « profils certifiés » – avaient été inscrits. Soit une abstention de 55 %. Emmanuel Macron, le Président-qui-n’a-jamais-tort, balaya cela d’un revers de main : « Les partis de masse, cela n’existe pas en France. Ce sont tous des partis de cadres et d’élus. »
Ben oui, mais il paraît que même les élus ont du mal à payer la cotise, qui est de 200 euros pour eux, 30 euros pour l’adhérent de base. Ils préfèrent offrir un maillot 49-3 à Élisabeth Borne, c’est le côté fun de la start-up nation.
Brave femme, Mme Bérangère Couillard, secrétaire d’État à la Biodiversité chargée des adhésions, l’a admis tristement : « Dès lors qu’on met en place des cotisations, on sait qu’on n’atteindra pas les 400.000 adhérents. » À croire que Renaissance est un parti de nécessiteux… Le secrétaire Stéphane Séjourné est plus modeste dans ses ambitions : avec 50.000, il serait content. Rendez-vous, donc, en janvier pour faires les comptes.
D’ici là, on aura eu droit aux vœux en cascade.
De l’autre côté des Alpes, Georgia Meloni s’est déjà adressée à ses concitoyens : « Nous voulons redonner à cette nation l'optimisme et la fierté qu'elle mérite. Parce qu'il y a une Italie qui veut croire, se battre à nos côtés, relever la tête, avancer et grandir. Et nous travaillons pour restaurer l'espoir, l'avenir et la vision de notre terre bien-aimée », a-t-elle dit.
On aimerait entendre cela, mais on sait bien qu’Emmanuel Macron, comme à l’accoutumée, va nous expliquer qu’il a tout bien fait, que ce qui va mal est de la faute des autres, que l’extrême droite est dans les starting-blocks et fomente un coup d’État, que l’insécurité est une illusion, l’immigration la chance de notre pauvre vie, Joe Biden le messie planétaire, Zelensky le mâle dont il rêve et Georgia Meloni le nouvel Hitler…
Je vous souhaite malgré tout, envers et contre tout, une très bonne année !
Marie Delarue