La révolte contre Von Der Leyen reprend de plus belle. Moins d’un mois après le violent scandale qui a secoué Bruxelles à la suite de l’arrestation de hautes personnalités de l’UE accusées d’avoir été corrompues par le Qatar, l’étau se resserre autour de Von Der Leyen, actuelle présidente de la Commission Européenne pour son rôle dans la signature des contrats de vaccins avec le laboratoire américain Pfizer.
C’est du moins ce qu’a révélé, ce 11 janvier, le média Politico. En effet, d’après cette source qui dit avoir consulté une lettre confidentielle rédigée par Kathleen Van Brempt, présidente de la Commission spéciale sur le Covid, les eurodéputés membres de ladite commission ont pris la ferme décision de convoquer Von Der Leyen à témoigner publiquement sur les contrats de vaccins qu’elle a signés avec Albert Bourla, PDG de Pfizer.
« Les eurodéputés veulent poser des questions à Von Der Leyen concernant son rôle dans la négociation de gigantesques contrats de vaccins Covid estimés à plusieurs milliards d’euros signés au tout début de la pandémie. Elle (Von Der Leyen) aurait échangé par SMS avec Albert Bourla, PDG de Pfizer peu avant la signature desdits contrats », renseigne Politico.
Dans la lettre consultée par le média, Kathleen Van Brempt explique les raisons pour lesquelles la présidente de la Commission européenne doit témoigner publiquement. « L’Union Européenne a dépensé d’énormes ressources publiques dans la production et l’achat de vaccins durant la pandémie. Le Parlement a le droit d’obtenir toute la transparence sur les modalités de ces dépenses et sur les négociations qui se sont tenues au sein du Parlement ayant mené à ces dépenses », peut-on lire.
Il convient de souligner que la décision de convoquer Von Der Leyen à témoigner devant le Parlement ne devrait surprendre personne. Car, ce 16 décembre, 07 députés des Verts avaient déclaré la guerre à la présidente de la Commission Européenne et à son mari, Heiko Von Der Leyen, dont les activités, financées en partie par sa femme, suscitent une grosse polémique en Europe.
« Nous sommes particulièrement inquiets à la vue d’articles de presse en Italie et en Allemagne concernant l’activité commerciale dans les pays de l’UE, d’Orgenesis Inc., une société américaine employant M. Heiko Von Der Leyen, époux de la présidente de la Commission Européenne », pouvait-on lire dans une lettre postée sur Twitter par les eurodéputés.
Dans la lettre, ces derniers ont évoqué le récent scandale révélé, fin octobre dernier, par Lecourrier-du-soir.com et faisant état de la présence de Heiko Von Der Leyen dans le comité de surveillance d’une fondation qui a reçu un financement de plus de 300 millions d’euros de la Commission Européenne, dirigée par sa femme, Ursula Von Der Leyen.
Face à la forte pression médiatique, Heiko Von Der Leyen avait finalement démissionné de son poste, mais son entreprise (Orgenesis Inc.) reste maintenue au sein de cette fondation. Un détail qui n’a pas échappé aux sept députés qui l’ont bien souligné dans leur lettre.
« Selon les médias italiens, même si M. Von der Leyen a démissionné du comité de surveillance de la fondation, Orgenesis Italy S.R.L continue de faire partie du projet et recevoir des subventions, à hauteur de 200 000 euros par an, du Plan Italien de relance et de résilience. Les journalistes soulignent également qu’Orgenesis Inc., et ses filiales européennes ne sont pas enregistrées dans le registre de transparence de l’Union Européenne », dénoncent les eurodéputés.
Les sept eurodéputés évoquent des possibles conflits d’intérêts. « Le mari de la présidente de la Commission Européenne assume un rôle managerial de premier plan en tant que directeur médical et directeur général dans une société privée, impliquée dans des projets financés ou cofinancés par les programmes européens, donc par de l’argent public. Les questions des citoyens de l’UE et de leurs représentants sur d’éventuels conflits sont légitimes », précisent-ils.
Les députés, dans leur lettre, ont également demandé à la commissaire chargée de la transparence de mener une enquête afin de déterminer si les postes de direction de M. Heiko Von der Leyen sont compatibles avec le rôle institutionnel de son épouse, Ursula Von Der Leyen.