Enfin, les députés semblent se saisir du problème. Le bureau de la commission de défense à l'Assemblée nationale va lancer, selon Europe 1, une mission d'information "flash", qui rendra ses conclusions à l'été, pour déterminer ce que représente exactement l'aide à l'Ukraine. Certains semblent déjà dire que les chiffres ne fournissent pas la mesure exacte du soutien apporté, puisque la fourniture de renseignements ou l'appui de la gendarmerie pour enquêter sur les crimes de guerre ne serait pas pris en compte dans les calculs. Il n'empêche : le peuple se doute confusément que si l'on met bout à bout toutes les "cessions" envoyées vers Kiev, on devrait tomber sur une somme rondelette, directement prélevée dans les poches des Français, puisque ce matériel ainsi généreusement donné a été acheté avec leurs impôts.
Plus encore, le sujet des dons à l'Ukraine pose, les députés en sont bien conscients, une autre question : quel sera l'impact à terme sur notre armée ? Ici ou là, sur LinkedIn notamment, des officiers généraux communiquent sur les contrats opérationnels de l'armée de terre, notamment : une force opérationnelle de 77 000 hommes (moins qu'un concert au stade de France) ; la capacité de projeter 12 000 hommes : nous sommes en train de devenir moins bons que le Japon, mais aussi moins bons que tous les "méchants de James Bond", qui semblent, vu de Washington avoir coalisé leur noirceur avec celle des Russes : la Corée du Sud, pour ne citer qu'elles, font déjà mieux avec moins. Le colonel Michel Goya, peu suspect de défaitisme, rappelle aussi que nos effectifs correspondent à 10% des forces ukrainiennes engagées, alors que le budget de l'armée ukrainienne au moment de l'invasion correspondait à 20% du nôtre.
Dans de telles conditions, peut-on faire de telles largesses, en prélevant des ressources sur une armée déjà exsangue? Vivement les conclusions de cette mission d'information.
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/les-deputes-veulent-des-details-sur-laide-a-lukraine-enfin/