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Migrants à Beyssenac : le maire dénonce l’attitude « inadmissible » des services de l’État

Nouveau rebondissement dans l’affaire . Annoncée à la fin du mois de janvier dernier, l’implantation du centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) dans ce petit village de Corrège reste toujours vivement contestée. Après la levée de boucliers des habitants, c’est au tour du conseil municipal d’émettre un avis défavorable à la poursuite du projet. En cause : l’opacité et le manque d’informations communiquées par les services de l’État.

 

 

Un projet imposé en cachette

Ce 23 février, la petite salle du conseil municipal de  a fait le plein. Les habitants sont venus en nombre assister aux délibérations de leurs élus sur le projet Viltaïs qui devrait bientôt s’implanter dans leur commune. L’association, largement subventionnée par l’État malgré les réserves de la Cour des comptes, prévoit d’ouvrir, au printemps prochain, un CADA d’une quarantaine de places dans une ancienne auberge. Un plan contesté depuis le début par une partie importante de la population et, maintenant, par des élus restés un temps silencieux. « L’information officielle de l’installation d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Beyssenac, dans l’ex-auberge de La Mandrie, n’est toujours par parvenue à la mairie de Beyssenac », s’insurge Francis Comby, le maire de la commune, à l’issue du conseil. Aux côtés de ses élus, il dénonce l’attitude « inadmissible » des services de l’État qui n’auraient jamais communiqué de façon officielle à ce sujet avec le conseil municipal. Autrement dit, le projet aurait été imposé par la préfecture de Corrèze et l’association Viltaïs. De son côté, le sous-préfet assure, dans la presse locale, avoir mis au courant Francis Comby à la fin du mois de décembre, ce que l’intéressé nie. Contactée pour plus de précisions, la mairie n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Tenus à l’écart du projet, les élus, pourtant premiers responsables de la commune, se seraient alors retrouvés contraints de grappiller des informations dans la presse locale et nationale. Pour Antoine Ardant, délégué départemental du Mouvement conservateur, cette affaire reflète « un grave déni de démocratie de la part de l’État ». Un sentiment partagé par les membres du collectif Sauvons  qui dénoncent, auprès de BV« des mensonges partout »« Personne ne sait rien, on nous maintient dans le flou… », s’exaspère Philippe Ponge, porte-parole du collectif. « Ce sont les membres de Reconquête qui nous ont informés en premier : pas la mairie ni la préfecture », constate-t-il.

Inquiétudes des habitants et élus

Ce mode opératoire n’est pas sans rappeler celui appliqué à Callac Corlay ou même, plus récemment, Bélâbre. Comme le dénonce la toute récente coordination nationale d’opposition à l’installation des migrants dans les campagnes, « Partout Callac », sur son site Internet« tout nous est caché ». À chaque fois, les citoyens des différentes communes sont mis devant le fait accompli, sans aucune consultation.

Or, qui dit secret dit inévitablement inquiétudes. Combien seront-ils ? Qu’en est-il de la scolarisation des nouveaux arrivants, de leur prise en charge médicale, de la présence de l’association dans le village ? Quel travail pourront-ils effectuer, compte tenu de la désertification du village ? Quel est le rôle de l’État et celui de Viltaïs ? Au vu de ces interrogations, le conseil municipal de  a donc décidé d’émettre un avis défavorable à l’implantation du CADA, et « tant que Monsieur le Préfet n’aura pas tenu de réunion publique à Beyssenac, [les élus promettent de] s’opposer à la mise à la place de ce CADA »« C’est ce que le collectif demande depuis le début », se réjouit Philippe Ponge, qui reste malgré tout prudent sur les futures avancées du projet. « Le préfet indique que la Corrèze a un retard à combler en termes d’accueil des migrants. Il va donc tout faire pour combler ce retard et aligner ses statistiques avec les chiffres nationaux », s’inquiète le porte-parole. Dès lors, si Beyssenac - comme l’ont fait par le passé les villages voisins de Saint-Pantaléon-de-Larche et Gimel-les-Cascades - finit par refuser le CADA, les services de l’État chercheront un autre village corrézien à qui l’imposer…

Clémence de Longraye

https://www.bvoltaire.fr/migrants-a-beyssenac-le-maire-denonce-lattitude-inadmissible-des-services-de-letat/

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