Stanislas Rigault censuré à Nice
À l’invitation du syndicat étudiant UNI, le jeune président de Génération Z et membre du bureau exécutif de Reconquête devait échanger et débattre avec les étudiants de la fac de droit de Nice. Échanger, en démocratie ? La conférence a été annulée en raison de menaces « de troubles à l’ordre public ». Une performance que le délégué national de l’UNI, Rémi Perrad, ne s’explique pas : « Il n’y a pour ainsi dire aucune activité d’ultra-gauche à Nice », constate le jeune homme, qui « ne trouve aucune justification rationnelle à la décision du président de l’université ». Las ! Les députés de La France insoumise ont un blanc-seing pour discourir dans les amphis sans que la direction y trouve à redire, mais les personnalités représentant l’autre coté de l’échiquier en sont bannis. « Ils voudraient nous faire croire que les étudiants sont majoritairement de gauche, mais c’est faux ! », s’agace un cadre de l’UNI. « Ceux d’en face sont simplement violents et hors la loi. »
Grenoble : un maire LR contraint d’annuler sa venue.
L’université sise dans le bastion d’Éric Piolle, candidat malheureux à la primaire des écologistes, s’était ouverte comme un tournesol ensoleillé devant les députés Cyrielle Chatelain (EELV) et Elisa Martin (LFI), en plein débat sur la réforme des retraites. « Le gouvernement a pratiqué une obstruction hallucinante ! », ont affirmé les deux députées pendant cette « tournée des facs ». Une obstruction, dites-vous ? Hier, le maire de la commune de Voiron (Auvergne-Rhône-Alpes), Julien Polat, a dû annuler sa venue alors que des militants « antifas » déferlaient sur le campus pour menacer, intimider et violenter ceux qui voulaient assister à la conférence. «> Ils ont stoppé des tramways pour essayer d’identifier des militants de l’UNI », dénonce Rémi Perrad. « Le campus est devenu une ZAD », accuse, pour sa part, le maire Julien Polat, à qui les militants antifas reprochent notamment son parrainage à Éric Zemmour. Après la ZAD de l’Assemblée promise par la patronne des écologistes Marine Tondelier, il fallait bien que les universités s’en mêlent.
Une ultragauche innombrable ?
Résultat : des commandos bloqueurs qui laissent sceptique. « Ils étaient cinq et avaient visiblement dépassé l’âge d’être étudiant », affirme Stanislas Rigault depuis Nice. L’ancien candidat aux élections législatives en Vaucluse dénonce « une situation scandaleuse et ridicule ». Ce nombre faible tranche avec l’impressionnant déploiement policier autour de l’université niçoise. De quoi relativiser la véritable force de ce courant violent. Ainsi, le message du député Boyard appelant au blocage des lycées n'a été que peu suivi, malgré des millions de vues. « 48 blocages sur 3.720 lycées, soit 1,3 % », ironisait le journaliste Olivier Truchot, le 7 mars dernier.
Marc Eynaud