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Marion Maréchal :”La grande opposition politique se fera demain entre une droite civilisationnelle et cette gauche de la déconstruction”

Marion Maréchal :”La grande opposition politique se fera demain entre une droite civilisationnelle et cette gauche de la déconstruction”

Alors que le nouveau livre d’Eric Zemmour est sur le point de paraitre (à commander ici), Marion Maréchal donne sa vision du combat politique et précise que Reconquête est en train de former “la prochaine génération de responsables politiques de droite” Long  entretien à retrouver sur le site du Point:

“(…) Nous voulons décortiquer la menace idéologique de la théorie du genre, du wokisme, des lobbys LGBT et dénoncer les moyens d’influence qu’ils ont auprès des plus jeunes et les soutiens dont ils bénéficient de la part des pouvoirs publics (…) Nous allons nous en emparer quand tous, à droite, ont déserté. Il y a un troisième marqueur, qui est la défense de la valeur travail face à l’assistanat et à l’enfer fiscal (…)

La question de l’identité fait partie des sujets de préoccupation majeurs et le sera de plus en plus dans les années à venir. Les questions économiques peuvent être fluctuantes, cycliques. Pas les conséquences culturelles et sécuritaires de l’immigration. Regardez la multiplication des viols et d’agressions commises par des personnes ciblées par des obligations de quitter le territoire (OQTF), l’aggravation est terrifiante. La démographie est irréversible, pas la notation des marchés financiers. Nous considérons que la question civilisationnelle est déterminante parce qu’elle détermine toutes les autres. Ne croyez pas qu’un pays peut réussir économiquement s’il est plombé de l’intérieur par une immigration nombreuse et mal intégrée avec un taux de chômage élevé, une violence endémique, une défiance générale entre citoyens alimentés par le communautarisme (…) La spécificité d’Éric Zemmour, la force de Reconquête ! est de ne pas arrêter ses positions en fonction de sondages. Lorsque nous défendons des idées, c’est parce qu’on y croit. Non parce qu’elles sont majoritaires (…)

Je suis convaincue que la grande opposition politique, demain, se fera entre une droite civilisationnelle au sens large et cette gauche de la déconstruction. Entre nous et cet anti-humanisme de gauche qui déconstruit le peuple par l’immigration, la culture par le multiculturalisme, l’histoire par le déboulonnage des statues, la biologie par la négation des sexes féminin et masculin, la langue par l’écriture inclusive… D’autres dérives viennent, avec la déconstruction de la place de l’homme dans la nature par l’idéologie antispéciste. Tous ces sujets qui paraissent des coquetteries intellectuelles aujourd’hui seront des grands sujets idéologiques demain. Cette gauche qui les porte, relativement marginale il y a encore quelques années, est en train de devenir extrêmement puissante et a d’ores et déjà une traduction électorale (…)

Reconquête ! n’est pas un feu de paille mais un parti significatif dans la politique française (…). Nous voulons ensuite en quelque sorte « grand-remplacer » la droite de compromission par une vraie droite de conviction (…) Comme partout en Europe, ces vieilles droites qui se sont compromises se font concurrencer puis doubler par de nouvelles offres politiques. C’est ce qu’il s’est passé en Italie, où Giorgia Meloni a pris la place de Silvio Berlusconi ; en Espagne où le Vox taille des croupières au Parti populaire. Le grand fait politique de 2022, ce n’est pas la réélection d’Emmanuel Macron. C’est l’apparition d’un nouveau parti fort de près de 100 000 adhérents. Si nous obtenons des élus aux européennes et faisons un meilleur score que LR, alors Reconquête ! sera un parti pivot incontournable. D’ici 2027, nous pourrons alors travailler à ce que chacun accepte de s’asseoir autour de la table et que toutes les composantes du camp national et de la droite se retrouvent pour pouvoir arriver au pouvoir.

Éric Zemmour retrouve ses habits d’essayiste en sortant un livre, la semaine prochaine. Quel doit être, selon vous, son rôle dorénavant ? Figure tutélaire et intellectuelle de Reconquête ! loin de l’arène électorale, ou au contraire continuer d’en être l’incarnation dans les urnes ?

Éric Zemmour est, de fait, un homme politique mais ce n’est pas un politicien. Il ne fait pas de calcul démagogique. Il pense davantage à la prochaine génération qu’à la prochaine élection. C’est sa force. Il a été soutenu aussi parce qu’il a été un prescripteur intellectuel à droite pendant des années. À ce titre, c’est normal qu’il continue de s’exprimer par ce qui l’a fait aussi connaître des Français : l’écrit. Nous arrivons un an après l’élection présidentielle, ce bilan sera intéressant parce que l’histoire écrite par Reconquête ! en très peu de temps est inédite dans l’histoire de la Ve République. Donner sa grille de lecture des événements aux Français, la frénésie médiatique de la présidentielle maintenant derrière nous, permet de poser les fondations sur lesquelles s’appuyer pour l’avenir.

Même question, posée différemment. Souhaitez-vous prendre la tête de la liste Reconquête ! aux prochaines européennes ?

Je l’ai dit. Je suis à la disposition du parti et d’Éric Zemmour. La décision lui reviendra en temps voulu. Nous en avons parlé ensemble récemment. Il a été convenu que la décision ne sera pas prise pour l’instant. C’est trop tôt. Comme je vous l’ai dit, nous sommes dans une phase de consolidation.

Comment jugez-vous Jordan Bardella, probable future tête de liste aux européennes, dans ses premiers pas de président du Rassemblement national ?

Je n’arrive pas à déceler de ligne bardelienne. Le temps la fera probablement apparaître. Dans ses déclarations, ses discours, je n’ai rien vu qui ne le distingue de Marine Le Pen. Je peux donc difficilement émettre sur lui un avis distinct de celui que je porte sur elle. Ce qui ne m’empêche pas de le trouver talentueux.

Une rencontre avec la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, est-elle prévue ?

Une tournée européenne aura lieu en temps et en heure. Elle se fera quand la tête de liste sera désignée. Je suis en contact avec les équipes de Giorgia Meloni et une grande partie des forces qui composent, au Parlement européen, le groupe ECR des conservateurs. L’enjeu de ces européennes est aussi qu’une nouvelle majorité se dégage au Parlement européen, et qu’une nouvelle présidence de la Commission soit obtenue. Qui défende réellement l’indépendance de l’Union européenne, sa souveraineté stratégique, la civilisation européenne et qui respecte le principe de subsidiarité d’États trop de fois violés ces dernières années. Avec des élus, Reconquête ! peut y contribuer.

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