« Je n’étais pas là. Si les gendarmes ne l’avaient pas interpellé, que se serait-il passé ? », s’interroge le père de la victime. Car, la nuit précédente, l’homme avait menacé, au téléphone, la jeune fille (17 ans) et sa famille : « Je vais tous vous brûler, je vais vous égorger. Toi et ta mère, je vais vous violer car j’en ai le droit ».
À la barre, le prévenu, trapu et à la barbe fournie, assure qu’il avait frappé à la porte avec les meilleures intentions du monde : « Je voulais m’excuser de mon comportement ». Sauf que le suspect n’en était pas à son premier débordement. À son retour de voyage, quelques jours auparavant, l’adepte d’un islam radical (« salafiste ») avait envoyé un message effrayant à la jeune femme avec laquelle il conversait sur Facebook depuis trois semaines. Motif ? Elle refusait – déjà – de l’épouser : « Bientôt, nous allons vous trancher la gorge et on jouera au football avec vos têtes ». La prose était accompagnée de la vidéo d’une scène de décapitation.
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Le père de l’adolescente est en colère, dévasté : « L’islam, ce n’est pas ce que j’entends depuis deux heures. La religion, c’est la paix, la tolérance, le respect […] On vit dans la peur depuis un an ».
Relaxé sur ce point, Fabio Califano écope, pour le reste, de trois ans de prison, d’un suivi sociojudiciaire d’une durée de cinq ans (obligation de soin, de travail et interdiction de contact avec la victime et de séjour dans le Doubs). Il est désormais fiché S (suivi des personnes radicalisées).