par The Cradle
Dans un rapport publié par Al-Monitor vendredi, un haut responsable militaire américain a été cité comme déclarant que les forces russes et iraniennes en Syrie se sont coordonnées dans le but spécifique de forcer les troupes de Washington à se retirer du pays.
Le responsable a déclaré qu’«il a vu des signes que les commandants militaires russes en Syrie se sont discrètement coordonnés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (CGRI) sur des plans à long terme visant à faire pression sur les États-Unis pour qu’ils retirent leurs forces de Syrie», a écrit Al-Monitor.
«Il y a une confluence d’intérêts entre ces trois groupes, les Iraniens, les Russes et les Syriens. Je vois des preuves d’une planification au niveau opérationnel entre les dirigeants de la Force Qods qui opèrent en Syrie [et] les forces russes qui opèrent en Syrie», a déclaré le fonctionnaire anonyme à l’agence.
Selon ce responsable, la coordination russo-iranienne en Syrie s’articule autour d’une «planification collaborative, d’une compréhension collaborative et d’un échange de renseignements… [au] niveau intermédiaire et supérieur» des armées de Moscou et de Téhéran.
«Franchement, [c’est] le même genre de choses que nous ferions avec nos partenaires face à quelque chose que nous essayons d’accomplir. Nous les voyons faire cela de leur côté, alors qu’ils essaient de réfléchir à la manière dont ils synchronisent les différentes choses que les différentes armées font pour exercer une pression sur nous», a ajouté la source.
Ces derniers mois, Washington a continué à renforcer son occupation en Syrie, en particulier dans le nord-est du pays, riche en pétrole. Dans la province occupée de Hasakah, des sources locales ont déclaré la semaine dernière à l’agence de presse syrienne SANA que d’importantes livraisons d’équipements logistiques et de ciment américains avaient récemment été acheminées dans la région.
De tels renforts sont en cours depuis des mois, notamment à la suite de la multiplication des attaques liées à l’Iran contre les bases américaines en Syrie cette année. Selon Al-Monitor, «les responsables du Pentagone nient que les actions de leurs forces en Syrie aient quoi que ce soit à voir avec les provocations russes et iraniennes», ajoutant que les États-Unis pensent que leurs récentes réponses «ont arrêté le cycle d’escalade pour l’instant».
Au cours des deux dernières années, les attaques de groupes liés à l’Iran contre des bases américaines en Syrie sont devenues monnaie courante. Au début de l’année 2023 en particulier, les sites militaires américains en Syrie ont connu une augmentation significative du nombre d’attaques de drones et de missiles.
En mars, l’une de ces attaques a entraîné la mort d’un entrepreneur militaire américain sur une base à Hasakah. En réponse, les forces américaines ont bombardé Deir Ezzor, tuant plusieurs personnes, dont des officiers syriens et, semble-t-il, iraniens. Peu après les frappes américaines, deux autres bases d’occupation ont été attaquées. Al-Monitor suggère que les attaques contre Washington se sont tues depuis les frappes sur Deir Ezzor
Le général Douglas Sims, de l’armée américaine, a récemment déclaré aux journalistes : «Nous ne prévoyons pas de problème et nous ne voyons pas de niveau d’escalade qui nous préoccupe en Syrie». Néanmoins, le rapport d’Al-Monitor indique que les forces américaines en Syrie restent «vulnérables».
Le mois dernier, une fuite d’un document du Pentagone a révélé que la Russie et l’Iran avaient convenu d’établir une salle d’opérations commune en Syrie pour coordonner une campagne de pression contre l’armée américaine.
Le 25 mars, le journal libanais Al-Akhbar a rapporté qu’«il existe une coordination russo-iranienne non déclarée pour intensifier la lutte contre la présence américaine en Syrie, faire pression sur les États-Unis et les forcer à décider de se retirer de leurs bases dans le nord et l’est du pays».
source : The Cradle via Aube Digitale