Parmi les nombreuses erreurs commises par le peuple français, et les choix douteux que lui ont suggérés des médias orientés majoritairement à gauche, occupés par des journalistes gauchistes formés dans les ESJ, ou propriété de milliardaires dont les intérêts ne s’identifient plus à ceux de la nation, l’élection de Macron dans la foulée de celle de Hollande paraîtra aux historiens comme l’une des plus lourdes car des moins réparables.
Subir à l’Elysée un usurpateur qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat médiatico-judiciaire organisé par la caste qui domine notre pays contre l’homme politique le plus compétent, le plus lucide et le plus expérimenté de sa génération, avoir préféré à ce dernier un imposteur présenté en Mozart de la Finance et en Jupiter restaurant la puissance et la respectabilité de l’Etat, alors qu’il n’était que le chouchou de l’oligarchie faisandée qui pille notre pays et le conduit à sa ruine, cela relève d’un aveuglement, d’un égarement coupables que chaque jour vient rappeler aux Français, à ceux qui ne sont pas les moutons de la désinformation systématique et qui sont aujourd’hui majoritaires comme le montre un pays dirigé à coups de 49/3 par un président sans majorité parlementaire qui cherche désespérément la formule magique pour restaurer un semblant de légitimité démocratique : grands débats, conventions citoyennes, conseil national de la refondation et aujourd’hui une initiative politique qui tend la main aux partis politiques… Mais le magicien a perdu sa capacité de créer l’illusion : chacun voit dans la main tendu un geste de mendiant, non celui d’un vainqueur généreux.
Mozart de la finance ? On considère à juste titre Mozart comme un génie de la musique. Don Giovanni et le Requiem, entre autres, le prouvent. On chercherait en vain l’acte génial du “président” en matière économique et financière. Quelques mesures marginales souhaitées par les milieux économiques étaient techniquement justifiées, et le fait que Macron venait de la gauche et était soutenu par une partie de celle-ci a facilité leur mise en oeuvre. La suppression de l’ISF sur la fortune mobilière, le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital mobilier (flat-tax), la fin de la taxe d’habitation et celle de la redevance TV révèlent une ligne idéologique : favoriser l’argent mobile et donc les plus riches au détriment des propriétaires immobiliers que rêvaient d’être la plupart des Français, et compenser par des baisses d’impôts très visibles mais marginales. Il s’agit donc de fluidifier la richesse et de donner l’illusion compensatoire d’une diminution du poids de la fiscalité pour les plus modestes. Le résultat est un village Potemkine économique avec quelques chiffres flatteurs en façade et derrière un édifice délabré. On affichera donc à la fin du premier mandat le gain de pouvoir d’achat de 300 Euros par ménage, une diminution du chômage à 7,4%, une création record d’entreprises, mais on dissimulera le déclin français global avec un déficit commercial grandissant parallèle à un recul de l’industrie réduite à 10% du PIB, et surtout un endettement massif de 3000 Milliards d’Euros ( 116 % du PIB). Ce sont les déficits permanents et la dette qui en résulte qui financent l’illusion créée en fait par l’argent magique, la planche à billets qui grossissent le PIB et réduisent apparemment les pourcentages en masquant la réalité de la dérive. La consommation ainsi soutenue par une redistribution démagogique, parfois au profit d’immigrés clandestins, accentue le déficit commercial (137 Milliards d’Euros) : la balance des paiements est même déficitaire de 54 Milliards en 2022 ! La France est désormais parmi les cancres de la classe européenne en compagnie de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, le “club med”, boulet du Nord laborieux. Mais elle se singularise par un record de prélèvements obligatoires à 45,4 % selon l’Insee ou 47% selon Eurostat. Elle voisine alors le Danemark, qui lui se maintient à 33% d’endettement par rapport au PIB, malgré un système social protecteur, et qui connaît une balance des paiements excédentaire. En somme notre pays cumule les déficits et les impôts, une mauvaise gestion par les deux bouts de la dépense et des recettes : l’homme-malade de l’Europe, un héritier qui dilapide parce qu’il s’appuie sur un héritage considérable et bénéficie d’un reste de réputation, toutefois entamée par la baisse de la notation de l’agence Fitch à AA- .
Au-delà de cette politique superficielle toute d’apparence dont le sommet a été atteint avec le “quoi qu’il en coûte” destiné à faciliter sous prétexte de covid une réélection dans le brouillard post-épidémique, des fautes lourdes ont été commises dont la plus grave est révélatrice de la légèreté voire de la trahison qui imprègnent la conduite économique du pays : il s’agit de la politique énergétique qui a porté atteinte à l’avantage concurrentiel évident que constituait le rôle du nucléaire dans la production d’électricité en France. La gauche a systématiquement torpillé l’avance nucléaire de notre pays depuis Mitterrand et l’abandon de Plogoff jusqu’à la fermeture de Fessenheim, en passant par l’abandon de Superphénix pour arriver à celui d’Astrid. Macron a confirmé la fin de Fessenheim et signé celle d’Astrid. Venu du PS dans l’équipe de Hollande, il n’avait aucune compétence dans ce domaine et avait pour les pastèques les yeux de Chimène. Le fait de privilégier l’intérêt électoral immédiat par rapport à l’intérêt national à long terme porte la marque du socialisme. Son revirement trop tardif et sa soumission systématique à l’Union Européenne et donc au marché européen de l’électricité qui spolie la France au profit de l’Allemagne sont l’une des causes du manque de compétitivité de la France qui a perdu là un atout majeur, et pris du retard. Doublement prisonnière, d’une idéologie de la concurrence absurde qui fait financer par EDF ses propres concurrents non producteurs, et d’une idéologie verte qui limite les aides à un renouvelable intermittent, la France qui produisait l’électricité la moins chère et pouvait l’exporter, est aujourd’hui dépassée par l’Allemagne qui lui vend de l’électricité produite en partie par le gaz que lui fournit la France qui l’importe grâce à ses terminaux adaptés au gaz liquéfié. Ce système absurde digne des Shadoks n’est pas une fatalité mais le résultat des choix politiques stupides opérés de part et d’autre du Rhin : en Allemagne, abandon du nucléaire, recours aux énergies renouvelables intermittentes et donc aux énergies fossiles en complément, notamment le gaz importé de Russie, atout de la compétitivité allemande ; en France, abandon progressif du nucléaire et prix de l’électricité fondé sur le gaz et non sur le nucléaire contre tout bon sens ; pour les deux, soumission à la stratégie américaine en Ukraine qui nous prive du gaz russe et favorise le gaz de schiste américain, liquéfié et transporté par bateau, cinq fois plus cher !
L’inflation que les règles européennes voulaient empêcher a été relancée par l’argent facile soutenu par des taux d’intérêts bas, qui a permis des distributions démagogiques d’aides diverses, et elle a été amplifiée par la guerre américaine en Ukraine qui a provoqué une hausse de l’énergie, des matières premières, du transport et de certains produits. L’altération du pouvoir d’achat, l’augmentation des faillites d’entreprises, souvent très petites, artificiellement préservées pendant la pandémie, la hausse du chômage d’autant plus prévisible qu’il avait été masqué par des expédients, et pour finir les difficultés de notre partenaire allemand, et principal client, vont craqueler le vernis déposé sur un tableau embelli par des médias complaisants. Quant aux investissements étrangers dont on se gargarise, Le Maire a pour une fois raison de les surveiller de près : la razzia peut se cacher derrière la reprise.
Macron voulait une France liquide une Start-up Nation , il aura surtout réussi à liquider notre pays.
https://www.christianvanneste.fr/2023/08/29/le-calamiteux-macron-2/