Devant les désastres accumulés, les « élites » se débinent. « Tous, collectivement, nous avons été faibles », a déclaré Gérard Larcher président du Sénat, mercredi sur Europe 1 en commentant les manifestations pro-Hamas en France. Ce lundi sur RTL, François Hollande a évoqué semblablement une « responsabilité collective » après l’égorgement par un ancien élève ficher S, vendredi dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais), du professeur de français Dominique Bernard, spécialiste de René Char et de Julien Gracq.
Cet énième assassinat islamiste, qui répondait au « jour de djihad » lancé par le Hamas palestinien, s’ajoute notamment à la décapitation il y a trois ans jour pour jour du professeur Samuel Paty, abandonné à son sort par un système éducatif pusillanime et par ses propres collègues. La France melliflue est plus vulnérable encore que la démocratie israélienne, qui se bat actuellement pour sa survie contre le fanatisme mahométan qui veut sa disparition de la carte. Reste que ceux qui ont saccagé la nation française depuis trente ans ne peuvent se dissimuler derrière une faute qui serait partagée par tous. Ceci est faux. Nombreux ont été les lanceurs d’alerte, dont je me flatte d’appartenir, qui ont annoncé ce qui allait advenir. Rien n’est moins surprenant que la survenue d’un islam enragé qui sème la terreur dans les démocraties affaiblies. Les traîtres (1) sont ceux qui, jusqu’au sommet de l’Etat, ont conduit la France, ouverte à ses ennemis, à ne plus maitriser ni appliquer ses lois tant elle doute d’elle-même et se méprise. Ses fossoyeurs sont des Français qui portent des prénoms français.
Les Français français ne se reconnaissent pas dans la couardise de leurs représentants couleur muraille. La colère populaire, qui envahit toute la société selon la dernière étude des Fractures françaises (Le Monde, 10 octobre) vient rappeler que le sentiment national est encore très largement partagé. Trois quarts des sondés disent, surtout chez les moins de 35 ans, s’inspirer de plus en plus des « valeurs du passé » et pensent que « c’était mieux avant ». Le « progressisme » s’effondre pour n’avoir rien compris des aspirations existentielles des gens ordinaires et pour avoir fermé les yeux sur le nouveau totalitarisme djihadiste et antijuif. Ce qu’il reste de gauche réaliste vient parfois rejoindre les lucides sur l’évaluation du déclin national. Cependant, ses penseurs mondains se croient obligés, pour se démarquer des parias qu’ils copient, de dénoncer chez eux une « extrême droite » fantomatique. Cette attitude idiote, reliquat d’un conformisme de salon, empêche un front uni contre un ennemi commun. Comme le rappelle ce lundi dans Le Figaro Iannis Roder, professeur d’histoire, « les islamistes veulent nous détruire et avancer un autre modèle ». Face à ce danger, l’heure n’est plus aux postures modérées : elles portent en elles d’autres capitulations et traîtrises. Les citoyens doivent demander des comptes à ceux qui les ont trahis et qui se défilent.
(1) De l’auteur : Les Traîtres, Editions Pierre Guillaume de Roux (2020)
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