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Coalition anti-Hamas : l’irréalisme de Macron

Peut-on imaginer le monde arabe se liguer contre le Hamas ? En proposant, mardi devant Benyamin Netanyahou puis Mahmoud Abbas, une coalition contre le mouvement terroriste, Emmanuel Macron a laissé voir son orgueilleux irréalisme. Soucieux de surprendre dans une diplomatie-spectacle, Le chef de l’Etat s’est lancé dans une improvisation trop personnelle. Arrivé ce mercredi en Jordanie après une journée passée en Israël et en Cisjordanie, il a proposé « à nos partenaires internationaux de bâtir une coalition régionale et internationale » afin de « lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous ».  Macron a pris pour exemple la coalition constituée en 2014 contre Daesh en Irak, qui a compté jusqu’à 86 pays dont, outre les nations occidentales, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar.

Mais qui peut imaginer le Qatar, qui finance le Hamas et soutient les Frères musulmans, se retourner contre son protégé ? Qui peut même imaginer l’Autorité palestinienne, pourtant en conflit avec le Hamas, rejoindre la défense d’Israël alors qu’Abbas a accusé hier, devant Macron, l’Etat hébreu « colonisateur » d’être le responsable des violences et de pratiquer « l’apartheid » et « l’épuration ethnique » « Cette proposition n’a aucun sens », a commenté ce mercredi sur Europe 1 le criminologue Alain Bauer, qui a dénoncé un effet de « buzz ». Le seul effet de cette coalition impossible pourrait être de forcer à clarifier les positions des pays arabes vis-à-vis du terrorisme islamiste. Toutefois, le flou et l’évitement semblent être les réponses choisies par le monde musulman pour une fois unifié.

Il faut reconnaître au président français, soucieux de préserver l’unité de la nation éclatée, de n’avoir pas fléchi pour autant dans sa solidarité avec Israël. Il n’a pas appelé au « cessez-le-feu », ce pacifisme munichois de l’islamo-gauchisme qui permettrait au Hamas de reprendre ses forces. Il n’a pas parlé non plus, hier, d’instituer une « trêve humanitaire », en laissant Tsahal maîtriser sa stratégie d’éradication du seul mouvement pogromiste. Pour autant, en rencontrant Mahmoud Abbas, c’est à la communauté musulmane française et à son empathie palestinienne qu’il s’est aussi adressé, non sans risque. En effet, Abbas est le symbole de « l’antisémitisme d’atmosphère » (expression que je propose en regard au « djihadisme d’atmosphère » décrit par Gilles Kepel) qui fédère le monde musulman. Comme le rappelle Michel Onfray dans le Figaro Magazine, le chef de l’Autorité palestinienne est l’auteur d’une thèse négationniste soutenue à Moscou en 1983 sur la non-existence des chambres à gaz. C’est lui qui a également déclaré, à Ramallah en août 2023 : « Hitler n’a pas tué les Juifs parce qu’ils étaient juifs (mais) parce qu’ils étaient usuriers et liés à l’argent », reprenant un cliché récurent de l’antisémitisme. Le  monde arabe ne s’est pas désolidarisé du Hamas en dépit de sa violence inouïe (voir mon blog du 18 octobre). L’inapplicable proposition de coalition de Macron met au moins les points sur les i sur l’isolement de l’Occident.

https://blogrioufol.com/coalition-anti-hamas-lirrealisme-de-macron/

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