Il est absurde d'envisager la candidature de Kiev dans le contexte du conflit actuel, a déclaré mercredi le ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szjjarto, qui estime que les conditions ne sont tout simplement pas réunies pour que l'Union européenne envisage l'adhésion de l'Ukraine.
Cette déclaration du ministre intervient suite à l'annonce de l'avis favorable à l'adhésion de Kiev par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présentée plus tôt dans la journée à Lisbonne. Elle avait déclaré que l'UE devrait entamer des "négociations d'adhésion" avec l'Ukraine et la Moldavie, tout en élevant l'ancienne république soviétique de Géorgie au rang de candidat officiel.
"En admettant l'Ukraine, l'UE entrerait également en guerre, ce que personne ne souhaite évidemment", a déclaré Mme Szijjarto, selon les médias hongrois. "L'élargissement devrait servir à répandre la paix, et non à introduire la guerre dans l'UE". Il a estimé qu'il serait "absurde" pour Bruxelles d'évaluer les progrès de l'Ukraine dans la mise en œuvre des réformes, de l'Etat de droit ou de tout autre critère d'adhésion, étant donné le conflit en cours.
"Il est vrai qu'il y a une guerre en Ukraine, nous pouvons donc voir que ni la liberté des médias ni la liberté d'expression ne sont appliquées, nous pouvons voir que les élections n'ont pas lieu non plus", a fait remarquer M. Szijjarto. La position de Budapest est que l'Ukraine doit rétablir les droits de la communauté hongroise de Transcarpatie au niveau où ils se trouvaient en 2015, avant que Kiev ne cherche à priver la population russophone de ses droits.
"Puisque, selon la Commission européenne, l'Ukraine n'a pas rempli les conditions fixées pour l'adhésion, nous ne pouvons pas nous permettre d'en faire autant, a-t-il encore lancé.