La France se fracture ; la classe politique roupille. Et l’immigration massive, qui bouleverse spectaculairement un fragile équilibre identitaire, se poursuit. Lundi, Emmanuel Macron a appelé les cultes (chrétiens, juifs, musulmans) à faire ensemble « un effort pédagogique » auprès des jeunes attirés par l’intolérance et la violence. Son angélisme rejoint la proposition lunaire d’Elisabeth Borne qui, le 27 octobre, en réponse aux émeutes urbaines, évoquait « un plan d’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques, en particulier le dimanche ». L’hébétude aveugle les « élites », incapables de réagir à la rupture culturelle qui s’installe entre la France française, encore largement majoritaire, et la France islamisée.
La dérive de la Grande mosquée de Paris illustre ce séparatisme, qui s’accélère sous la pression du conflit israélo-palestinien. Le 7 octobre, jour du massacre de civils israéliens par des commandos du Hamas, le recteur de la mosquée, Chems-eddine Hafiz, a présidé à la création européenne de l’Alliance des Mosquées, constituée autour de la doctrine islamiste des Frères musulmans. Hier, le grand rabbin Moche Lewin a démissionné d’un groupe de travail avec les musulmans pour dénoncer leur « refus de qualification de terroristes » des pogroms du 7 octobre et l’absence de représentants du culte musulman à la marche de dimanche. Mardi également l’imam Abdelali Mamoun a mis en doute la flambée des actes antisémites musulmans. Le face-à-face est là désormais.
Or, dans ce moment historique de révélation d’une immigration musulmane ouvertement hostile à l’intégration, il est révoltant d’observer la constante légèreté des réponses politiques. La droite sénatoriale se félicite d’avoir durci, hier, le projet de loi immigration. Cependant, même le député Eric Ciotti (LR) le reconnaît, ce mercredi dans Le Figaro à propos de la suppression apparente de l’article 3 qui justifiait des régularisations de clandestins pour des métiers en tension : « L’article 4-bis, qui s’est substitué à l’article 3, me gêne (…) Le texte n’inversera pas les grandes tendances qui nous ont conduit à accueillir près de deux millions d’étrangers depuis l’élection d’Emmanuel Macron ». On ne saurait mieux dire. Ni les provocations de l’Algérie (tutrice de la Grande mosquée) ni celle de la Turquie (qui incite ses sujets à ne pas s’assimiler) ne réveillent les indignations des dirigeants. Or la paix civile est en jeu. Les réponses doivent être à la hauteur de cette menace. Elles passent d’abord, comme le défend Malika Sorel (entretien à Atlantico, 4 novembre) par la « suspension de l’immigration en provenance des sociétés dont les ressortissants ont fait preuve de leur extrême difficulté à s’assimiler » et par la suppression du droit du sol, qui brade une nationalité française fictive, vécue parfois comme un fardeau. Mais les réponses, de bon sens en réalité, passent par le renvoi préalable d’un monde politique qui, droite et gauche, s’est fourvoyé dans le culte de l’immigration salvatrice. Ces faillis n’osent même pas regarder leur échec en face.
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