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Loi immigration : une fois de plus, la CGT trahit les ouvriers français

Alors que la vraie-fausse loi sur l’immigration, portée par Gérald Darmanin, n’en finit plus de semer la confusion au sein du Parlement, la position de la CGT, elle, au moins, est claire.

En effet, à en croire Sophie Binet, sa secrétaire générale, il ne s’agit ni plus ni moins que du « projet de loi de la honte qui remet en cause les fondamentaux de notre République en matière de droit du sol, d’égalité d’accès à la santé, de droit d’asile ». Bref, poursuit-elle, « ce projet de loi est dangereux parce qu’il stigmatise les étrangers ».

Quand la CGT défendait la préférence nationale…

Au fait, simple petit détail : que signifie l’acronyme de CGT, si ce n’est « Confédération générale du travail » ; soit une organisation censée protéger les travailleurs ? Et de travailleurs il n’est point ici question ; preuve, s’il en était encore besoin, que ce syndicat a depuis longtemps bazardé les légitimes revendications sociales pour s’embringuer dans de vagues luttes sociétales. Celles des immigrés clandestins, en l’occurrence ; ceux qui viennent justement tirer les salaires à la baisse et concurrencer les travailleurs français.

Pour en savoir plus, prière de se reporter aux réponses de ce syndicat, relatives au texte défendu par le ministre de l’Intérieur. Florilège.

« L’idée de conditionner l’obtention à la maîtrise de la langue française doit être abandonnée. » Pourquoi ? Tout simplement parce que « le niveau de français exigé peut conduire à une sélection des travailleurs migrant.es et renforcer les inégalités de classe ou géographiques, entraînant un travail limité au sein de la communauté. Il est nécessaire de rester vigilant. »

Mieux : au sujet du « droit d’asile », la CGT « rappelle que toute personne qui subit une persécution en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques doit être accueillie sur le territoire français lorsqu’elle en fait la demande ». Et le regroupement familial, pour finir : « Outre le fait que ces conditions restreignent l’accès au bénéfice du regroupement familial pour de nombreux travailleurs, en instaurant des conditions uniquement accessibles aux travailleur∙ses étranger∙es les plus aisé∙es [eh oui, Dugenou, la question ne se pose pas pour les travailleurs français, NDLR] et entraînant de graves violations au respect de la vie privée et familiale, cela instaure et conforte de fait le principe de l’immigration choisie. »

Pourquoi défendre des ouvriers qui votent Le Pen ?

Nous en sommes là. Hormis l’usage de l’écriture inclusive, marqueur plus que bourgeois et assez peu utilisé dans le prolétariat, la CGT en arrive à oublier ses objectifs de naguère : la défense des ouvriers français. Si Sophie Binet se donnait seulement la peine d’ouvrir un livre, un de ceux qu’on lit et pas qu’on colorie, elle pourrait se rappeler les grandes heures de sa centrale syndicale, celle qui était autrefois la plus en pointe dans la défense du prolétariat national, déjà mis à mal par un patronat toujours prêt à importer de pauvres hères venus de l’étranger pour les faire travailler à moindre coût, la fameuse « armée de réserve du grand capital », Karl Marx dixit. Soit celle d’un nouveau lumpenprolétariat immigré.

D’où cette fameuse loi relative à la préférence nationale, concoctée de concert en 1931 par la CGT et la SFIO, déposée en août 1931. Si elle ne sera finalement pas adoptée, une autre loi similaire proposée par la gauche (à l’initiative du gouvernement d'Édouard Herriot (Parti républicain, radical et radical-socialiste) sera votée le 10 août 1932, censée « protéger la main-d’œuvre nationale ». Il y était ainsi spécifié, en son article 3 : « Tout étranger désirant entrer en France pour y être employé comme travailleur devra être muni d’une autorisation ministérielle spéciale accordée après consultation des services publics de placement. Tout étranger déjà entré en France ne pourra y être employé que s’il est pourvu de cette même autorisation. » Comme quoi, en la matière, le Front national n’a rien inventé.

Du côté de la place du Colonel-Fabien, si longtemps liée à la CGT, le dernier hiérarque communiste à défendre cette ligne populiste et sociale fut Georges Marchais, dont les diatribes contre l’immigration, légale ou illégale, ne sont plus à rappeler. Mais, entre-temps, les ouvriers français, même certains issus de l’immigration, alors majoritairement européenne, commençaient à déserter le PCF pour demander l’asile politique au FN. D’où ce basculement plus haut évoqué, du social vers le sociétal.

Nicolas Gauthier

https://www.bvoltaire.fr/loi-immigration-une-fois-de-plus-la-cgt-trahit-les-ouvriers-francais/

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