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L’ultra-droite représente-t’elle vraiment une menace pour la France ? [L’agora]

“L’ultra-droite” est revenue sous les projecteurs avec le meurtre raciste de Crépol. Quiconque s’intéresse un tant soit peu à la question aura remarqué que chaque attentat islamiste sur notre sol est suivi d’une chasse aux… nationalistes, patriotes, supporters, ultradroitistes etc. Un phénomène qui peut paraître totalement contradictoire mais qui, pour le pouvoir en place, représente un avantage indéniable : faire croire que le gouvernement agit, qu’il traque les méchants. À défaut de s’en prendre aux terroristes musulmans – puisqu’on en est incapable – on s’attaque aux militants franchouillards, ils sont somme toute bien éduqués et pas très méchants. Et en plus, on galvanise la population contre un ennemi intérieur :  “l’ultradroite”. Tant pis si elle est largement fantasmée, BMF parle, le peuple gobe. Faible avec les forts, fort avec les faibles. Telle est la devise qui devrait maintenant être gravée dans le marbre de l’Élysée.

Cela étant dit, je vais répondre à la question que bien des Monsieur et Madame Tout-Le-Monde se posent : l’ultradroite représente-t’elle une menace pour le pays ? Et si je vais y répondre, c’est car je suis moi-même une parfaite représentante de cette “ultradroite” qui alimente les rêves les plus fous de Darmanin..

Militante d’obédience identitaire depuis l’adolescence, je coche absolument toutes les cases des “radicaux”. Mais attention, pas de ceux que l’on laisse tranquillou-bilou trancher des gorges, plutôt de ceux qui s’informent et informent, s’entraînent (pas pour envahir l’Élysée mais pour ne pas baisser les yeux dans la rue ou simplement éviter de me faire violer à 23h dans le métro… quoique l’on viole désormais en plein après-midi) et attention, tenez-vous bien : de ceux qui participent à des événements très dangereux où l’on écoute et l’on débat, où l’on échange des points de vue, où l’on tente d’élaborer une vision du monde grâce aux penseurs qui nous ont précédés. De ceux qui – horreur, malheur ! – se réunissent autour d’une bière, assistent à un concert ou festoient ensemble parce que quand tout s’écroule autour de nous on est quand même mieux entre personnes qui déplorent cela et le dénoncent pour y mettre fin, que dans une boite de décérébrés qui se tirent de la coke et dont la préoccupation face à l’avenir se limite à la prochaine story sur Instagram.

Voulons-nous le pouvoir ? Oui. Mais non pas par de vieux moyens qui ont montré leur inefficacité, et non pas parce que le bruit des bottes résonne encore, mais parce que la violence ne sert à rien pour s’accaparer ce même pouvoir : nous ne voulons pas le prendre, mais le bâtir ! Un pouvoir illégitime est tout ce que nous exécrons. Ce que nous voulons c’est une révolution… des esprits, contrecarrer l’abrutissement général. Un danger, tellement subversif, que nous publions toutes nos initiatives sur internet !

Sommes-nous en guerre contre les institutions ? Oui. Comme la majorité des Français. Une majorité qui partage toujours plus nos discours et l’admettrait, si BMF n’invoquait pas “les heures les plus sombres de l’histoire” dès qu’une réalité est constatée. Parce que nous n’aspirons ni à la dictature, ni aux camps de concentration ou aux goulags et encore moins à la censure, mais nous voulons que le peuple de France soit respecté, redevienne ce qu’il aurait dû toujours être : souverain en son État. Parce que nous voulons marcher librement dans la rue sans que nos filles soient agressées, sans se voir trancher la gorge au nom d’un prétexte pour nous haïr (ce qu’est l’islam radical), parce que nous voulons des peines lourdes, pardon, des peines appliquées pour les violeurs, les pédophiles, les criminels en tous genre qui font tant de mal et qui jouissent d’un laxisme qui défie l’entendement.  Parce que nous voulons un avenir pour nos enfants, fiers de leur pays et de son histoire, sans que ses derniers soient traumatisés à l’école par une éducation à la pornographie. Parce que nous voulons la fin de l’aberrante globalisation, qui détruit la nature et les peuples et souhaitons le retour au local et à la frugalité. Nous pensons que notre civilisation mérite de perdurer. Il faut donc la bâillonner cette ultradroite – terme aussi élastique que flou ! Il faut fermer ces associations et ses clubs, au cas où elle parviendrait à son but : convaincre. Informer. Former. Pas à la guerre, mais à l’esprit. Il suffit de regarder le profil des associations dans le viseur ces derniers mois : entre l’Institut Iliade et ses intellos à lunettes, les jeunes catholiques qui prient et dansent d’Academia Christiana, ou des post-ados qui déploient une banderole sur une mosquée en construction (Génération identitaire), vous la voyez, vous, la menace d’une guerre civile ? Les fascistes prêts à marcher sur Paris ? Il est clair, en regardant de plus près ces groupes, que c’est bien à la liberté d’expression que le gouvernement entend porter atteinte. Coincé dans les cordes avec une population qui le désavoue et qui partage toujours plus le message des dissidents, le pouvoir s’emballe et pris de rage il dissout, accuse, sanctionne, censure, fait fi de l’état de droit. Comme le dit si justement Julien Langella, à propos de la demande de dissolution d’Academia Christiana :

“Si on dissout un institut de formation, les prochains sur la liste seront les prêtres dont les homélies sont jugées « contraires aux valeurs républicaines », les écoles indépendantes, le scoutisme traditionnel… Un pas sans précédent vient d’être franchi.”

L’ultradroite représente t’elle une menace pour les immigrés ? S’il s’agit de faire monter la pression pour réclamer la déchéance de nationalité française des bi-nationaux coupables de crimes ou de délits, alors oui. S’il s’agit de réfléchir ou de prôner une remigration de tous ceux qui crachent sur une France qu’ils exècrent, alors oui. Oui, nous exigeons la coupure immédiate du robinet de l’immigration incontrôlée, la préférence nationale. Mais nous ne représentons aucune menace physique. Particulièrement évocateur de cela, la couverture médiatique de la manifestation qui à eu lieu devant la cité de la Monnaie à Roman-sur-Isère suite au meurtre de Thomas. Une couverture médiatique absolument dégueulasse où est évoquée rien de moins que “la guerre civile” en montrant les images des manifestants qui courent comme s’ils étaient sur le point d’assaillir la cité, alors qu’ils fuyaient une charge de police sans sommation ! Du grand art. Et de raconter qu’un “manifestant à été blessé”, comme s’il avait été victime de la violence engagée par la manifestation alors qu’il a été kidnappé, dénudé, battu et laissé pour mort par la racaille ! Le but était d’hurler sa colère devant le berceau des meurtriers et de montrer que des Français savent, que des jeunes n’entendent pas changer de trottoir. Les manifestants n’étant ni crétins ni suicidaires, il n’a jamais été prévu de ratonnade dans la cité, ni même d’y pénétrer : tous savent que les cités regorgent d’armes à feu !

Bref, le terme épouvantail d’ultradroite, est bien commode. Et si des violents, il y en a dans notre pays, force est de constater que ce ne sont pas ceux qui font les frais de la censure et de l’interdiction. Encore une fois, voir le profil des associations dissoutes ces dernières années, et celles dans le viseur.

En lisant les délires de Nicolas Lerner, directeur de la DGSI, qui s’inquiète de la menace qui pèse sur la France dans une interview à Le Monde, on comprend mieux :

“La banalisation du recours à la violence et la tentation de vouloir imposer ses idées par la crainte ou l’intimidation font courir un grave danger à nos démocraties, dont les deux fondements cardinaux sont la liberté d’expression et le respect des opinions d’autrui, ainsi que le recours au suffrage universel, qui, seul, peut conférer la légitimité à nos gouvernants.

La mouvance d’ultradroite, forte d’environ 2 000 personnes, est l’une de celles qui fragilisent ces piliers fondamentaux. Le risque terroriste qu’elle engendre est allé croissant ces dernières années au sein des démocraties occidentales, en France en particulier.”

Du délire pur et simple. Et de citer les attentats d’Oslo, de Christchurch et de Buffalo. Ben, oui, parce que y’en a tellement pas eu chez nous des attentats de l’ultradroite qu’il faut bien aller les chercher ailleurs !

Voilà donc à quoi sont occupés nos services de renseignement. Cela explique beaucoup de choses. Des petites choses comme : les attentats islamistes, la délinquance meurtrière, le trafic de drogue endémique, la profusion d’armes de guerre dans les banlieues… Tout ce beau monde qui ruine notre pays sans être vraiment inquiété. Mais la menace c’est l’ultradroite, n’est-ce pas ?
Audrey D’Aguanno
P. S. : L’image d’illustration est évidemment une provocation. Quoi que BFM l’aura probablement déjà utilisée pour agiter les esprits et nourrir ses fantasmes…

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Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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