Voici quelques déclarations et réactions de ceux que l’on n’a pas pu entendre hier.
Parmi les parlementaires, Stéphane Ravier, sénateur Reconquête, a voté contre tandis que Nicolas Dupont-Aignan, député DLF, s’est abstenu :
Nicolas Dupont-Aignan a parfaitement raison d’évoquer le traité franco-algérien car un traité international est au-dessus des lois françaises si bien que 15 pays dont l’Algérie et le Maroc ne seront pas concernés par cette loi :
“(…) je m’abstiendrai car les demi-mesures, qui sont certes de petites avancées, ne résoudront en rien le problème migratoire français :
- Le non-rétablissement des frontières nationales rendra inefficace l’action gouvernementale tout comme le non-traitement des demandes d’asile aux frontières.
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L’accord dérogatoire franco-algérien de 1968 demeure, car le Gouvernement a refusé de le remettre en cause.
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Les dispositions sur les délais de versement des aides sociales contiennent de multiples exceptions et restent très floues.
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Les préfets pourront continuer à régulariser à tour de bras une immigration de travail.
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Les juges européens continueront de prendre des décisions s’imposant au Gouvernement car la primauté du droit national sur le droit européen n’a pas été rétablie (…) En définitive, nous venons d’assister à une semaine de postures politiciennes (…) Sans remise en question du système juridique et supranational de l’Union européenne, notre pays ne peut espérer de changements durables en matière d’immigration (…)” (Nicolas Dupont-Aignan)
Du côté de Reconquête, c’est la naïveté de LR et l’opportunisme du RN qui sont dénoncés :
Dans un communiqué Marion maréchal estime qu’aucun étranger qui pénètre ou se maintient illégalement sur le territoire national en violation de nos lois ne doit pouvoir espérer une régularisation :
« L’accord trouvé par la commission mixte paritaire, qui se réunissait sur le projet de loi immigration, ne règlera pas le problème de l’explosion de l’immigration à la fois légale et clandestine. In fine, le texte sanctuarise la possibilité de régulariser des clandestins.
Ce Gouvernement pourra donc poursuivre sa funeste politique de régularisation de dizaines de milliers de clandestins. En seulement 10 ans, plus de 310 000 clandestins ont déjà été régularisés dont 170 000 rien que sous les quinquennats d’Emmanuel Macron. Et Gérald Darmanin vient de déclarer à l’Assemblée que cette loi permettrait d’en régulariser 10 000 de plus par an ! Cette politique constitue une véritable incitation à l’immigration clandestine et menace la sécurité des Français.
Nous réaffirmons qu’aucun étranger qui pénètre ou se maintient illégalement sur le territoire national en violation de nos lois, ne doit pouvoir espérer une régularisation .
Dès lors, il est incompréhensible que les députés du Rassemblement national et de LR se réjouissent de l’adoption d’un tel accord, qui aboutit à un texte passant à côté de l’essentiel.
En effet, rien n’est prévu quant à la suppression du droit du sol, l’instauration d’une véritable préférence nationale dans l’accès aux aides et au logement social, quant à la possibilité de déchoir de leur nationalité à l’ensemble des criminels binationaux ou encore concernant la restriction drastique du droit d’asile et du regroupement familial.
Par ailleurs, le texte abandonne la suppression de l’aide médicale d’Etat et ne traite pas des accords migratoires dérogatoires de 1968 avec l’Algérie.
Plus grave, ce texte comporte des contradictions fondamentales et fait preuve d’une grande hypocrisie en proposant des dispositions qui, en l’absence d’une révision constitutionnelle, seront censurées par le Conseil constitutionnel comme, par exemple, le retour du délit de séjour clandestin.
Pour la seule année 2022, il est entré sur le territoire national, plus de 500 000 étrangers. Rien dans ce texte ne peut garantir qu’il en entrera moins l’an prochain !
La seule voie pour stopper l’immigration, c’est de rendre la parole et le pouvoir au peuple français par le référendum et par une révision constitutionnelle d’ampleur. Si le Président de la République s’obstine à refuser une telle consultation, c’est aux partis de droite de le lui imposer par le biais de la procédure du référendum d’initiative partagée »
Et pour terminer, un petit florilège des déclarations de Jordan Bardella hier :
“Je dis à mes électeurs que je ne soutiens pas un texte qui va accélérer l’immigration dans notre société, sous couvert d’un ensemble de mesures qui en apparence restreignent l’octroi d’un certain nombre de prestations sociales (…) Si les mesures qui visent à faciliter la régularisation d’immigrés clandestins sur le sol français sont retirées, nous pourrions voter ce texte” [France Inter]
“J’ai toujours dit que la ligne rouge du RN seraient les mesures de régularisation des clandestins. Or il y avait dans le texte initial des mesures qui permettent d’accélérer la délivrance de titres de séjour à des gens qui viendraient travailler dans notre pays y compris en y étant de manière clandestine, et ça, c’est une prime à l’illégalité (…) Il n’y a rien sur le droit du sol, sur l’acquisition quasi automatique de la nationalité, sur les mineurs étrangers (…) On ne peut pas faire de “en même temps” avec l’immigration : on ne peut pas avoir en même temps des mesures de simplification de la régularisation d’immigrés clandestins et des mesures reprises du programme du RN qui visent à restreindre les aides sociales”” [France Inter]