Dans le centre médical où les reçoivent les bénévoles, médecins et infirmières souvent retraités, on s’indigne à voix basse de leurs exigences : « Ils ont tout de suite rendez-vous chez l’ophtalmo ou n’importe quel spécialiste, mais quand ils sont chez l’opticien, ils réclament des montures de marque : ils veulent des Ray ban ! »
Ils sont nombreux ces temps-ci à Toulon. Ceux débarqués de l’Ocean Viking voilà un an avaient bien vite sauté dans le TGV pour Paris, mais d’autres sont venus les remplacer. Ils sont logés dans deux hôtels du centre-ville, en plein « carré d’or » comme disent les agents immobiliers. Un vaste hôtel, à l’entrée Est de la ville, a aussi été transformé en CMAE (Centre de mise à l’abri et d’évaluation).
Charabia administratif
Difficile de trouver des renseignements sur toutes ces structures. Le charabia administratif sert à perdre le Béotien : avant le CMAE, ils sont d’abord passés par le SPADA, étape préliminaire au passage devant le GU, démarche obligatoire pour tous les demandeurs d’asile et les demandeurs d’asile non hébergés par le DNA après passage du GU. C’est clair, non ? Une certitude, le SPADA de Toulon était géré jusqu’en 2019 par France Terre d’asile, aujourd’hui par le Forum des réfugiés.
Le Forum des réfugiés est, nous dit son site, « une association sans but lucratif qui accueille et accompagne les demandeurs d’asile et les réfugiés en France sur le plan social, administratif et juridique. L’association agit en France et à l'international pour la défense du droit d‘asile et la promotion de l’état de droit ». Elle jouit à ce titre du « statut d’observateur au Conseil économique et social des Nations unies ».
Un coup d’œil du côté des financements permet de constater, une fois de plus, que l’Etat se décharge de la gestion des flux migratoire en payant cher des associations dont l’action est strictement militante.
La liste est longue des institutionnels qui financent le Forum des réfugiés : UE, UNHCR, Agence française de développement, ONU, l’OFII, ministère de l’Intérieur, Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité blablabla, ministère du Travail, République française (sic), ministère de la Culture, Agence régionale de santé, Assurance maladie, Villes, Métropoles, Régions, Départements, Préfectures, ECRE (European Council on refugees and exiles), Banque des territoires, France relance, Fondation Stéphane Hessel, Fondation de France, Fondation Chanel, Fondation Caisse d’Epargne, etc.
Il faut y ajouter l’interminable liste des personnes morales, universités, bibliothèques, théâtres (et même le cirque Medrano à Lyon !), banques, et bien sûr toutes les associations type Cimade, elles-mêmes grassement subventionnées par l’argent public.
Le Forum des réfugiés dispense aussi des formations aux professionnels et bénévoles, soit dans les locaux de l’association, soit en entreprise : deux jours sur « les fondamentaux de la demande d’asile » ou sur « la spécificité des violences contre les femmes en situation de conflit et de migration », ou encore sur « l’interculturalité ».
Enfin, pour une immersion militante et complète, on peut faire un détour par la boutique. On y trouvera pour 8 € le mug « Protégeons les réfugiés » ou le tote bag et le parapluie (7 et 15 €), avec le même slogan. Et pour les gourmands, Le Goût d’asile, une livre de recettes sur les cuisines du monde. Tout cela financé avec l’argent du contribuable…
Marie Delarue