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Sécurité des Jeux olympiques : comment surveiller un million de personnes ?

Les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), comme il est désormais convenu de les appeler, ont lieu dans six mois et, comme disait Chirac parlant du climat, nous regardons ailleurs. Nous semblons continuer de croire que « ça va bien se passer » - comme disait Darmanin à la journaliste de BFM TV Apolline de Malherbe. Paris est un cloaque anarchique, les installations olympiques en Seine-Saint-Denis sont régulièrement pillées ou vandalisées, la Seine n’est toujours pas baignable… Tout est normal.

Parmi les principales préoccupations de toute grande entreprise, on le sait, il y a les ressources humaines, que l’on qualifiait autrefois du beau nom de « personnel », plus approprié à notre civilisation occidentale, qui est une civilisation de la personne et non de la ressource. Les « JOP » n’échappent pas à la règle. Le problème, c’est que la France façonnée par quarante ans de permissivité migratoire ne semble pas présenter toutes les garanties en la matière, et singulièrement en termes de sécurité. Le Parisien révèle ainsi, dans son édition du dimanche 14 janvier, que tous les profils liés de près ou de loin aux JO 2024 vont être « criblés », comme on dit. Le Service national des enquêtes administratives de sécurité, SNEAS en forme courte, ordinairement chargé d’enquêter sur le profil sécuritaire des gendarmes ou des magistrats, va avoir un peu de travail. Entre les athlètes, les délégations, les bénévoles, les porteurs de la torche mais aussi les journalistes, et même les vigiles ou les cuisiniers, le directeur de ce service jusque-là méconnu estime que ce criblage pourrait concerner un million de personnes.

Un million ! Se rend-on bien compte de ce que cela représente ? C’est deux fois la ville de Toulouse tout entière. C’est une fois et demie Marseille. Et tout cela en une poignée de semaines. Va falloir bosser la nuit ! On passera sur le fait que Le Parisien ait interviewé « Arthur », un activiste anti-JO qui a été présélectionné par le comité organisateur - et qui espère bien passer entre les mailles de ce filet républicain. Ce serait évidemment intéressant de savoir s’il a réussi, mais là n’est pas l’essentiel. Non, l’essentiel, c’est que, dans des démocraties libérales, dans des « États de droit », on soit si généreux et si ouvert qu’il faille mettre en alerte tout un service de sécurité pour passer au crible le profil d’un million de personnes. L’essentiel, c’est aussi que nous ayons décidé d’organiser les Jeux, dans une sorte de remugle à contretemps de notre grandeur passée, comme s’il n’y avait en France aucune menace terroriste, aucune difficulté économique. L’essentiel, c’est enfin que, dans un contexte géopolitique déjà très tendu, nous ajoutions une couche de complexité en recevant sur le sol de notre poudrière ethnique l’ensemble des délégations mondiales : Israéliens et Iraniens, Indiens et Pakistanais, Corée du Nord et Corée du Sud… On va bien s’amuser !

On a compris depuis longtemps que ce ne seraient ni la « parade nautique » prévue pour l’inauguration, ni les mascottes en peluche minables (fabriquées en Chine), ni l’agitation effervescente du gouvernement autour de cet événement qui masqueraient la faillite sécuritaire totale de la France. Les délégations mises bout à bout ne représentent même pas la moitié de ces enquêtes de sécurité. Le problème vient de nous. C’est une menace interne. C’est celle que nous avons voulue ou, plutôt, à laquelle nous avons consenti à force d’être « sympas ». Pour preuve : si certains profils sont jugés trop dangereux, y aura-t-il d’autres conséquences judiciaires que leur non-agrément ? La Justice est bien trop surchargée (et bien trop politisée ?) pour cela. Non, l’idéal, ce serait un immense service de sécurité, composé de la moitié du pays, dont le travail serait de surveiller l’autre moitié. On appellerait ça la démocratie.

Arnaud Florac

https://www.bvoltaire.fr/securite-des-jo-comment-surveiller-un-million-de-personnes/

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