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Istanbul 1955 : Le génocide oublié des chrétiens grecs

Pogrom anti chrétien de 1955 à Istanbul

Ce génocide antichrétien oublié de 1955 est survenu une trentaine d’années après le massacre par les Turcs des Grecs pontiques – toujours pas reconnu comme génocide – qui causa, entre 1916 et 1923, la mort de quelque 500 000 chrétiens grecs.

Durant la nuit du 6 et 7 septembre 1955, les 150 000 chrétiens grecs d’Istanbul subirent un nouveau pogrom qui causa la mort d'un millier de chrétiens et la fuite des autres. Les habitants non chrétiens des îles proches subirent les mêmes crimes.

Une foule de plusieurs dizaines de milliers de personne s’en est pris aux maisons, aux boutiques et aux bâtiments des non-musulmans qui avaient été marquées préalablement. Les biens ont été pillés et saccagés, des crimes ont été commis, des femmes ont été violées.

A la suite de ces événements qui ont commencé avec la rumeur selon laquelle une bombe avait été jetée contre la maison d’Atatürk à Thessalonique, des milliers de non-musulmans ont abandonné le pays qui était le leur depuis des milliers d’années, persuadés qu’il ne leur était plus possible de vivre en Turquie avec les musulmans.

L’étudiant en sciences politiques à l’université de Thessalonique désigné comme celui qui a jeté la bombe contre la maison d’Atatürk, Oktay Engin, est devenu par la suite bureaucrate dans l’administration turque. Il a exercé en tant que préfet de Nevşehir du 22 février 1992 au 18 septembre 1993. Sabri Yirmibeşoğlu qui travaillait pour le Conseil de Mobilisation et d’Investigation à l’époque des faits et devient plus tard secrétaire général du Conseil National de Sécurité a affirmé dans un entretien avec le journaliste Fatih Güllapoğlu à propos des évènements du 6-7 septembre : « Le 6-7 septembre c’était un coup du Département de la Guerre Spéciale. C’était magnifiquement organisé. Et l’objectif a été atteint. »

Au cours de ce génocide, les diasporas arménienne et juive ont également fortement souffert.

Le bilan fut lourd : 15 personnes d’après les autorités turques, 950 personnes d’après des sources grecques et l’universitaire américain Dilek Güyen ont été tuées. 30 personnes d’après les sources officielles, 3000 d’après certaines autres sources non-officielles ont été blessées. Toujours d’après Dilek Güven le nombre officiel de 60 femmes violées est sans doute beaucoup plus proche de 400. Ce jour- là 5317 bâtiments, parmi lesquels : 4214 habitations, 73 églises, 1 synagogue, 2 monastères, 26 écoles, des centaines de tombes, des usines, des hôtels et des bars ont été attaqués et pillés.

Les 5 000 chrétiens qui resteront à Istanbul seront contraints à l’exil en 1964, quittant ce qui était leur terre depuis 2 000 ans.

http://histoirerevisitee.over-blog.com/2018/01/istanbul-1955-le-genocide-oublie-des-chretiens-grecs.html

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