Dix-huit migrants résidents en Italie sont suspectés d’être liés à Abdessalem Lassoued, le terroriste tunisien responsable de la mort de deux Suédois à Bruxelles le 16 octobre dernier. De quoi remettre, encore une fois en question la thèse du “déséquilibré” ayant agi seul.
Les individus soupçonnés – tous d’origine nord-africaine selon les forces de l’ordre italiennes – font partie d’un réseau de contacts d’Abdessalem Lassoued. Ils pourraient être impliqués dans la préparation de la fusillade au dam de plusieurs supporters suédois qui se trouvaient à Bruxelles pour le match Belgique-Suède. Abdessalem Lassoued avait été abattu par la police après une longue course-poursuite semant la peur dans la capitale.
Leurs profils sociaux seraient ” typiques de l’extrémisme de type religieux” toujours selon les autorités. Des perquisitions ont eu lieu dans dix régions, du nord au sud de la péninsule. Un processus d’expulsion du territoire a été engagé pour ceux qui résident de manière illégale dans le pays.
Ces mesures font suite à une enquête internationale qui a vu la collaboration de la police judiciaire italienne, des autorités belges et d’Europol, l’agence européenne de police criminelle et au sein de laquelle ont émergé de nombreux contacts entre ces personnes immigrées et le terroriste, qui avait résidé en Italie de 2012 à 2016.
De quoi remettre une nouvelle fois en question la thèse du “déséquilibré”, à laquelle ne croient plus que les médias qui en font usage. Comme s’il était plus confortant – ou moins “stigmatisant” ? – de penser que nos nations regorgent de déséquilibrés potentiels tuant au prétexte d’une religion, plutôt que de les savoir infiltrées de réseaux islamistes.
Rappelons que le terroriste se présentait comme un “combattant d’Allah” agissant pour le Coran (au mois de juillet précédent, un exemplaire du livre saint avait été publiquement profané pour “dénoncer l’islamisation de la Suède”), et que le groupe État islamique avait revendiqué la fusillade, affirmant que l’attaque visait le pays scandinave en raison de son appartenance à une coalition mondiale luttant contre des djihadistes au Moyen-Orient.
Si à l’heure actuelle il n’est pas possible d’affirmer que l’État islamique soit le commanditaire de l’attentat, la thèse du “loup solitaire” est mise à mal. Des réseaux existent et s’organisent pour assassiner nos concitoyens. Et des sondages ont maintes fois montré que nombres d’extra-européens présents sur notre sol sont pour l’application de la loi islamique, quand certains n’applaudissent pas tout simplement au massacre des mécréants que nous sommes. Un “choc de civilisations” au sein même du vieux continent, qui est de jour en jour plus difficile à contester.
Audrey D’Aguanno
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