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Macron au Salon : entre démentir et mentir… Du calme, M. le Président !

Le Salon de l'agriculture devait, selon le plan de communication de l’Élysée, marquer un point d'orgue à la crise agricole qui n'en finit pas de s'étirer et perturbe l'agenda politique de la majorité. Tout était donc pensé pour assurer une déambulation triomphale à Emmanuel Macron. Les images des bousculades entre agriculteurs et CRS, le retard de l'ouverture du Salon et les prises de parole courroucées du Président sous les huées montrent l'ampleur du fiasco.

Comment aurait-il pu inviter un mouvement qu’il « avait proposé de dissoudre » ?

Les communicants élyséens avaient pourtant eu une formidable idée : un « Grand débat » avec tous les acteurs, même les plus insolites, les plus disqualifiés, comme ces Soulèvements de la Terre. Vendredi soir, devant le tollé unanime, l'Élysée était contraint d'annuler et parlait d'« erreur ». Mais samedi, Emmanuel Macron lui-même, remonté comme il sait l'être quand il est pris en flagrant délit, démentait « fermement » : « Toute cette histoire m’a mis en colère », déclarait-il en plein Salon. Comment aurait-il pu inviter un mouvement qu’il « avait proposé de dissoudre » ? Ben oui, quoi, comment l'apôtre du « en même temps » permanent aurait-il pu avoir l'idée de ce nouveau grand écart ? L'électeur macroniste moyen approuvait depuis son canapé cette colère du parti de la raison. Mais c'était compter sans le communiqué des Soulèvements de la Terre qui, dans l'après-midi, démentait le démenti présidentiel et confirmait que le pouvoir les avait bien approchés : « L’Élysée, par l'intermédiaire des cabinets de Pascal Canfin et Gabriel Attal, ont bien cherché à contacter des membres des Soulèvements de la Terre afin de nous inviter à ce débat. En effet, le jeudi 22 février, à partir de 18 h, un député européen EELV confirme avoir transmis le numéro de téléphone d’une de nos porte-parole au cabinet de Pascal Canfin (RE), qui était en charge de faire le lien avec l’Élysée pour nous inviter à ce "grand débat". Des membres du cabinet de Gabriel Attal ont contacté une responsable politique nationale d’EELV afin de récupérer un contact chez les Soulèvements de la Terre. Cela rejoint les annonces de l'Élysée concernant notre invitation, lors de la conférence de presse du jeudi 22 février. » Donc, si l'on en croit ce communiqué, premier mensonge présidentiel du jour. Le Point a révélé que deux conseillers du président, Matthias Ginet et Benoît Faraco, proches de Canfin et Hulot, étaient à l'origine de ces contacts.

La une de La Marseillaise 

Pour le second acte du jour, toujours selon le plan peut-être ourdi par ces deux stratèges (1 Je crois trianguler - je fais n'importe quoi -, 2 Je démens, 3 Je mens), le lecteur de Boulevard Voltaire doit s'imposer un autre défi : après un communiqué des Soulèvements, la une de La Marseillaise, journal très à gauche ! Et cette phrase, qui a déclenché un autre tollé : « Les smicards préfèrent les abonnements VOD à une alimentation plus saine. » La crise de l'agriculture bio ? Mais c'est la faute à ces salauds de smicards ! Indignation sur les réseaux sociaux (même Olivier Faure est sorti de son trou). Puis démenti de l'Élysée. Toujours aussi « fermement ». Sauf que, là encore, le crime a ses témoins. La Marseillaise a donc donné ses sources. Et « un syndicaliste de la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (MODEF) présent à la réunion », Raymond Girardi, vice-président du MODEF, a confirmé : « Oui, nous y étions plusieurs et je confirme bien que nous avons entendu cela. »

Le député européen Thierry Mariani a parfaitement identifié la constance d'Emmanuel Macron à l'œuvre ici :

Injurier le RN

Troisième exploit du Président : une attaque politicienne et injurieuse contre le RN. Car les bonnets jaunes, c'est le déguisement de Marine Le Pen et Jordan Bardella, c'est bien connu. Emmanuel Macron s'en est donc pris à ces agriculteurs en colère qui seraient « là pour servir un projet politique, celui du Rassemblement national » ! Et vlan, « le RN, c'est le parti du Frexit », avec son « projet de décroissance et de bêtise » ! Marine n'a eu qu'à tweeter cette phrase, et ce mot, décidément très présidentiel : « mensonge ».

Macron au Salon 2024 : trois mensonges et un soulèvement, qui n'est pas celui que l'on attendait. Cela fait beaucoup, en une journée. En ce 24 février, pour dénoncer ces trois mensonges du président de la République, le coq de la ferme France a chanté. Et il a chanté la Marseillaise.

Frédéric Sirgant

https://www.bvoltaire.fr/point-de-vue-macron-au-salon-entre-dementir-et-mentir-du-calme-m-le-president/

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