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"Emmanuel, ça fait quand même onze ans que tu es là !"

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Il n'aurait donc pas été impudent de la part de BLM de rappeler au Président son influence, ses prérogatives puis son pouvoir durant onze ans. En tout cas son absolue maîtrise durant sept ans. Qui peut penser une seconde que BLM n'ait pas agi sans l'aval constant du président et que ce dernier n'est évidemment pas directement solidaire des orientations et des entreprises de son ministre ?

Cette semonce d'il y a quelques jours demeurerait un épisode marquant mais sans plus, si elle ne révélait pas un trait de caractère détestable d'Emmanuel Macron. Il est à la fois présent et absent, il est impliqué dans les désastres mais se situe en surplomb comme s'il n'était coupable de rien, il évoque et dénonce les fautes de ses ministres comme s'ils n'étaient pas les siens, il se vit tranquille et dénonciateur comme un observateur alors que le déplorable bilan de ses sept ans sur l'état économique, financier, sécuritaire et judiciaire du pays est à mettre à sa charge.

Le président ne se serait pas calmé : il ne répondrait plus à BLM au téléphone et le Premier ministre aurait "recadré" ce dernier. Les deux prêtent à ce ministre une stratégie cherchant à inciter LR à la motion de censure (Le Point).

Lors d'une réunion à l'Élysée consacrée aux finances publiques et au déficit abyssal plus grave que prévu, le président énervé s'est adressé au ministre Bruno Le Maire (BLM) en ces termes : "Bruno, ça fait quand même sept ans que tu es là !" (Le Figaro).

La scène se déroulait en présence du Premier ministre Gabriel Attal, des ministres Darmanin et Cazenave, le jour même de la publication du dernier livre de Bruno Le Maire.

Contrairement à l'habitude présidentielle en public, Emmanuel Macron tutoyait et prénommait BLM.

Si BLM avait été au bout d'une audace qui l'aurait brouillé avec le président, il aurait réagi vivement ainsi : "Emmanuel, ça fait quand même onze ans que tu es là", temporalité justement rappelée par Eric Ciotti.

Certes, comme secrétaire général adjoint sous l'autorité de François Hollande durant deux ans puis, également, en qualité de ministre, Emmanuel Macron n'avait pas tous les pouvoirs et les décisions finales ne relevaient pas de lui. Mais son influence était telle sur un président longtemps abusé, et malgré un Premier ministre Manuel Valls rétif à son charme, qu'il aurait été absurde de lui dénier une part de responsabilité dans la politique économique et budgétaire mise en oeuvre.

Mais Emmanuel Macron ne devrait s'en prendre qu'à lui-même pour son inaptitude à choisir les bons ministres pour les bons postes. Et BLM n'est de loin pas son fiasco le plus désastreux !

À force, il est trop commode de s'attribuer le meilleur quand il survient et d'imputer le pire à d'autres.

Je n'aurais pas pu être ministre, je n'aurais pas eu la politesse de BLM ! Je n'aurais pas attendu 2027 pour dire la vérité...

https://www.philippebilger.com/blog/2024/04/emmanuel-%C3%A7a-fait-quand-m%C3%AAme-sept-ans-que-tu-es-l%C3%A0-.html

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