Combat royaliste 23
Par Philippe Germain
Tout de même, désigner l’Europe comme l’ennemi extérieur de la France n’est-ce pas oublier que les Arabes ont été arrêtés à Poitier par… des Européens ?
Effectivement, cette bataille est devenue un mythe symbolisant la résistance face à l’Islam. Un mythe objet d’une guerre mémorielle avec le courant wokiste qui, pour défendre le multiculturalisme, s’en prend à ce qui fut longtemps vu comme l’événement fondateur de la dynastie carolingienne succédant à la « première race » franque des Mérovingiens.
Retour en arrière : en 732, le duc d’Aquitaine, Eudes, se trouve bien seul sur le front sud du royaume franc mérovingien face à l’ennemi du Califat, le gouverneur d’Al-Andalus, Abd al Rahman. Après l’avoir stoppé dix ans plus tôt, à Toulouse, en 721, grâce à ses alliés de Neustrie (Lyon, Dijon), Eudes vient d’être battu entre Garonne et Dordogne, mais sa victoire de Toulouse avait permis aux Francs d’Austrasie du duc Charles de faire face à l’autre ennemi, celui du front nord. En 732, Eudes sollicite alors le puissant maire du palais du royaume franc des rois fainéants mérovingiens.
Charles pose comme condition à l’aide de la puissante cavalerie qu’il a recrutée et entraînée pour battre les Saxons, les Frisons, mais aussi les Bavarois et les Allamans, que le duc Eudes reconnaisse désormais la suzeraineté franque sur l’Aquitaine. L’accord passé, Charles met en branle le « marteau des païens » et, à Poitiers, les cavaliers berbères ne réussissent pas à briser le mur de lances du duc Austrasien tandis que les cavaliers vascons du duc Eudes prennent de revers le camp arabe. C’est la déroute et la mort d’Abd al Rahman face aux troupes austrasiennes venues de Metz et Verdun, aux neustriennes arrivées de Dijon et Lyon et à celles d’Aquitaine venues de Bordeaux et Toulouse. Cités européennes si l’on veut, pourquoi pas, mais, surtout, osons le dire : bigrement françaises, ou de ce qui allait devenir le royaume des lys de France, notre héritage.
Sous les Mérovingiens, les barbares francs s’étaient progressivement assimilés aux Gallo-romains et au christianisme perpétuant la romanité. Un christianisme qui d’oriental était devenu latin depuis qu’en 420 saint Jérôme avait traduit la bible et saint Augustin avait écrit De doctrina christiana. À Poitiers, en 732, les Francs, totalement assimilés, avaient repris le flambeau de l’Occident latin d’Aetius arrêtant les Huns en 451 aux champs catalauniques mais cette fois-ci Charles « Martel » arrêtait les Arabes et préparait la race des Carolingien à régner jusqu’à ce que les Capétiens unissent la France autour de l’État à fleur de lys.
Une fleur de lys sachant préserver l’héritage français face à ses ennemis extérieurs, devenus aujourd’hui l’Europe technocratique et le Califat fondamentaliste, avec sa cinquième colonne du Grand remplacement. Aujourd’hui, gardons nous au Sud de la civilisation de l’homme créolisé et au nord de celle de l’homme augmenté.
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