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Le critiquerait-on trop ?

Quand on dénonce les postures ou actions du gouvernement, ou de Macron, certains détracteurs y voient un acharnement injustifié, ou une mauvaise foi avérée. La critique est jugée insupportable car elle pointe du doigt ce qui est fait ou pas d’ailleurs, sans se préoccuper de l’effort réalisé. Les mêmes concluent, non sans une amertume compréhensible, que quoique le pauvre homme fasse, il se trouve sous le feu des accusations, forcément injustes et infondées, et rejettent cette virulence sur la liberté d’expression qui permet ce genre d’écarts, ou le manque de courage de ceux qui auraient l’outrecuidance d’émettre des solutions en lieu et place des spécialistes.

Dans un audacieux défi ils lancent le fameux : « Mais allez y donc puisque vous savez tout ! » C’est ce que Schopenhauer appelle l’attaque Ad Hominem, le plus puéril des stratagèmes, puisqu’en opposant l’homme à ses propos, il fait l’impasse des aspects techniques et financiers d’une candidature, quand dans le même temps, il ne considère plus le citoyen comme un acteur politique, mais comme un sujet avec devoir de soumission. L’homme n’est plus ce roseau pensant cher à Pascal, mais une machine à obéir, et le débat politique n’est autorisé qu’à un cénacle désigné ou auto proclamé. Ainsi lorsque le gouvernement a hurlé : « Tous vaccinés tous protégés », il ne fallait pas contester cette affirmation d’experts, la suite nous a prouvé le contraire. Rappelons également que le rôle d’une opposition est de dénoncer tout ce qu’elle juge non conforme à ses propres convictions, sinon, on fait comme les LR, on cire les pompes du pouvoir en clamant être contre Macron, mais en se gardant de le montrer dans ses actes.

Les mêmes nous diront qu’ils ne nous entendent jamais trouver rien de bon dans ce qu’il fait. C’est exact, et si jamais cela changeait, pour un sujet important, nous le soulignerions. Mais depuis 7 ans qu’il est à la manœuvre, nous avons beau chercher, nous ne voyons pas de motifs pour nous réjouir. Selon ces personnes il faudrait sans doute l’absoudre au prétexte qu’il fait ce qu’il peut ? Sa position réclame une exigence de résultat qui va au-delà de la seule satisfaction d’avoir simplement essayé. L’échec isolé est pardonnable, mais s’il devient systématique il ne peut s’agir d’un accident de parcours. Quand les exemples montrent qu’invariablement les succès ne sont pas là, cela en fait la marque de fabrique du personnage. On a beau fermer les yeux, le miracle de la réussite ne se produit pas. Revenons à cette liberté d’expression qui semble être le bât qui blesse, le caillou dans la chaussure, toujours là pour enfoncer ce président sans jamais reconnaître ses efforts : faudrait-il la supprimer ? La fonction serait-elle à ce point intouchable que son titulaire serait exempté de toutes critiques, détenant une immunité totale et une impunité qui condamnerait les observateurs à un silence obligé ? Est-ce là le sens qu’ils entendent lorsqu’ils blâment la liberté d’expression ? La dévotion ou l’allégeance ne sont habituellement pas des pratiques républicaines ni démocratiques. Faut-il selon eux les établir pour préserver l’image du président et de son gouvernement ? Comme au temps des souverains absolus ?

Soit, après tout chacun est libre de penser qu’un autre régime serait plus adapté à celui qui est le nôtre et qui dans bien des aspects ne ressemble plus vraiment à ce qu’il était censé incarner. Dans ce cas qu’ils le disent clairement : l’opposition ne doit pas exister et aucune critique n’est tolérable, sauf peut être à louer au préalable les méritoires efforts qu’il fait, sans oser souligner les piètres résultats obtenus. Pour ce qui est de Macron et de ses interventions à l’étranger, les faits suffisent à rappeler sa performance passée, et nous donnent une indication sur l’avenir. Sa dernière tournée en Afrique s’est soldée par un échec retentissant avec comme point d’orgue cette photo de lui débraillé dans une boite de nuit. Faut-il fermer les yeux ? Au RPF nous ne le pensons pas. La suite nous a donné raison, combien de pays africains se sont éloignés sans ménagement de la France ? Sa volonté d’être présent au sommet des BRICS en Afrique du Sud, matérialisée par son auto-invitation a abouti à… une fin de non-recevoir, nouveau camouflet prévisible. Sa visite à la Cop 28, où il a cherché désespérément à attirer l’attention, multipliant les demandes de rendez-vous, s’est couronnée par un cinglant isolement. Personne n’a souhaité s’entretenir avec lui, pour quelle raison ? Parce qu’il n’est plus crédible, qu’il n’intéresse personne. Faut-il également obliger les autres chefs d’État à recevoir notre président puisque, après tout, il fait ce qu’il peut ? La question à se poser n’est pas celle du pourquoi nous le critiquons sans cesse, mais de savoir si c’est objectivement justifié et si les exemples avancés sont vrais ou non ?

À l’international il ne brille pas pour son excellence, et ce n’est pas bien plus florissant au national. Faut-il rappeler qu’après 7 ans de pouvoir, il se trouve encore à accuser les éléments extérieurs comme facteurs de ses échecs, sans jamais reconnaître l’impéritie de ses décisions. Il serait donc le seul chef d’État à subir de plein fouet les effets des politiques des autres ? Pour la Nouvelle-Calédonie c’est une nouvelle fois un jeu de dupe. Il commence par unilatéralement changer la loi électorale et tente de se présenter en sauveur une fois que l’île est en état insurrectionnel. Qui lui a demandé de modifier la constitution du corps électoral ? Qui a voulu cela ? Lui et lui seul. Peu importe ses motivations, il est clair qu’il n’a pas pris la mesure de ce qui adviendrait, jugeant comme dans tous les dossiers, qu’il passerait en force quoiqu’il arrive. Il avait maté les Gilets Jaunes, il ferait la même chose avec les Kanaks, mais la Nouvelle-Calédonie n’est pas la métropole. Cette suffisance a conduit à la situation actuelle. Voilà qu’il débarque en affirmant qu’il va trouver des solutions. On aurait pu éviter ce désordre s’il n’avait tout simplement rien fait. Personne ne lui en aurait tenu rigueur. L’île vivait assez paisiblement sans son intervention. Force est de constater qu’il a mis son grain de sel et qu’une fois de plus tout a dérapé. On l’a déjà écrit dans nos colonnes, ce n’est pas avec ceux qui créent des problèmes que nous trouverons des solutions.

Pour une fois cette affirmation est fausse, car il possède la clé, annuler cette loi et tout rentrera dans l’ordre. Pour cela il faudrait qu’il daigne reconnaître son erreur. En est-il capable ? Nous verrons bien, mais son passé nous pousse à penser que non. Est-il indécent de dire que sa démarche de sauveteur de dernière minute à quelque chose de choquant, si on veut bien prendre la peine de souligner le point de départ de cette affaire. Faut-il se contenter de marteler une fois de plus qu’il fait ce qu’il peut, quand il se trouve à l’origine de l’émeute ? Ou mieux, se garder de critiquer son action dans sa globalité, pour que la liberté d’expression reste contenue au programme télé ou aux résultats sportifs ? Il faudrait d’autres arguments plus factuels, comme prouver que les faits sont faux par exemple, ou tellement isolés qu’ils ne peuvent être généralisés. Certes, mais en l’espèce son bilan, international ou national, est-il : très satisfaisant, satisfaisant, ou décevant ? Dénoncer le côté « râleur » de la critique se veut être l’arme de dépréciation par excellence, puisqu’elle fait référence à une situation presque génétique, récurrente et donc ôte la force de son fondement. L’évoquer est l’ultime prétexte pour discréditer tout discours contre l’action de Macron. Le seul choix de la convoquer clôt le débat pour ceux qui ne supportent pas que l’on écorne leur champion. Les faits ont la tête dure, la dette abyssale c’est lui, le déclassement de la France à l’international c’est lui, l’augmentation de la délinquance, c’est lui, la Nouvelle Calédonie c’est encore lui. Pour régler le conflit il lui suffisait depuis Paris d’annuler cette loi. C’était sans doute trop simple et évident. Il lui fallait une image exotique pour faire oublier la défaite qui s’annonce le 9 juin…l’opération de com aura-t-elle réussi ou pas ?

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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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