Enzo Alias est le fondateur de Patriots network, un réseau lancé depuis la France et qui a pour vocation de mettre en relation les patriotes du monde entier. Lionel Baland l’a rencontré et interrogé pour Breizh-info, lors du congrès organisé à Bucarest en Roumanie par l’Institut pour les études politiques conservatrices Mihai Eminescu du parti nationaliste roumain AUR.
Breizh-info : Pourquoi êtes-vous venu ici ?
Enzo Alias : Parce que j’ai été, tout simplement, invité en tant que représentant de Patriots network à participer à cet événement. J’étais au CPAC à Budapest en Hongrie, donc dans le pays voisin. Nous avons un coordinateur en Roumanie, Cezar-Victor Năstase, qui est membre du parti nationaliste roumain AUR. En conséquence, nous étions déjà connectés à l’AUR et nous avons accepté, avec grand plaisir, de prendre part à cette conférence.
Breizh-info : Quand le réseau Patriots network a-t-il été fondé ?
Enzo Alias : Fin octobre 2023, donc très récemment, lors d’un rassemblement qui s’est déroulé dans le sud de la France. Nous l’avons lancé en organisant un tournoi de golf et une conférence.
Nous avons mis en place, en février 2024, à Bruxelles, en Belgique, une rencontre au sein du Parlement flamand. Nous avons également pris part à de nombreux rassemblements à travers l’Europe. En novembre, juste après les élections présidentielles américaines, nous mettons en place un événement au Salvador. Nous invitons des représentants du continent américain et d’Europe, ainsi que de pays issus d’autres parties du monde au sein desquelles nous disposons déjà d’un coordinateur, comme en Afrique du Sud et en Asie. L’objectif est de lancer Patriots network en Amérique.
Breizh-info : Donc, cette structure émane de la France ?
Enzo Alias : D’Europe, parce que j’avais déjà un réseau en Europe. Nous allons l’étendre à tous les continents.
Breizh-info : Quel est l’âge des personnes concernées ?
Enzo Alias : Entre 20 et 40 ans. Cela peut être un peu plus ou un peu moins.
Breizh-info : Et elles sont toutes engagées au sein d’un parti politique patriote ?
Enzo Alias : La plupart. Elles sont toutes actives en politique, avec ou non des responsabilités, mais ont été, par exemple, président, vice-président, secrétaire des relations internationales, … Donc nous nous connaissons déjà tous.
Breizh-info : Et quand il y a deux partis patriotiques dans un pays, comment faites-vous ?
Enzo Alias : La plupart du temps, cela se passe un peu au feeling, ensuite par rapport à la ligne politique du parti dont ces gens sont membres. Parfois, un choix doit être fait.
Les partis politiques n’ont pas nécessairement de mouvement de jeunesse. Par exemple, aux Pays-Bas, le PVV de Geert Wilders n’a pas d’organisation de jeunesse, alors que le Forum voor Democratie de Thierry Baudet en dispose. Donc nous avons choisi ce dernier.
Les choses se font naturellement. Ensuite, c’est par rapport à la sensibilité politique.
Parfois, nous avons deux coordinateurs. Par exemple, en Slovénie, aux Etats-Unis et en Argentine.
Breizh-info : En Italie, vous avez choisi qui ?
Enzo Alias : Andrea Pichelli, membre de la Lega de Matteo Salvini et conseiller municipal en Toscane.
Breizh-info : Pourriez-vous, dans le futur, aussi prendre un représentant de Fratelli d’Italia ?
Enzo Alias : Cela est à voir. Si le coordinateur que nous avons pour l’Italie convient, nous ne cherchons pas à en recruter un autre. Prendre des membres, juste pour en ajouter, ne sert à rien.
Breizh-info : Le but est-il d’être présent dans tous les pays du monde ?
Enzo Alias : Nous savons que nous ne serons pas présents dans tous les pays et que, dans certains d’entre eux, notre implantation ne sera pas possible.
Breizh-info : Le but premier est-il d’organiser de nombreux événements ?
Enzo Alias : Oui, tout à fait. Nous mettrons en place trois événements importants par an. De plus, nous prendrons part à des rassemblements organisés par d’autres. Nous mettrons en contact différents partis politiques à travers la planète.
Breizh-info : Organiserez-vous des formations ?
Enzo Alias : Ces formations ne seront pas forcément organisées par nous car nous réunissons des personnes qui sont actives en politique, donc elles n’ont pas besoin de Patriots network pour se former, mais peuvent le réaliser au sein de leur parti politique.
Nous sommes justes un pont entre tous les patriotes afin de mettre en place des événements. Nous allons développer une application permettant à chaque coordinateur de publier seulement de l’actualité politique locale avec traduction automatique.
Breizh-info : Le siège de Patriots network se trouve-t-il dans un endroit donné ?
Enzo Alias : Notre organisation ne dispose pas d’un siège. Elle est une association internationale, donc elle n’a pas de local ou de bureau. Notre objectif est d’être flexible, de pouvoir nous adapter et d’être présents dans un nombre maximum de pays.
Breizh-info : Vous êtes le président de Patriots network et vous êtes aussi membre du Rassemblement national ?
Enzo Alias : Je suis toujours membre du Rassemblement national, mais je n’exerce plus de responsabilité au sein de ce parti. Auparavant, j’étais délégué national du Rassemblement national pour les jeunes. Désormais, je suis un vieux monsieur ! J’ai dépassé l’âge des 30 ans !
Donc, mon activité au sein de mon association n’engage pas la ligne politique du Rassemblement National.
Breizh-info : De quelle partie de la France venez-vous ?
Enzo Alias : J’habite à Marseille depuis une dizaine d’années. Je suis né à Drancy, en Seine-Saint-Denis, en 1993. J’ai vécu dans ce département.
Breizh-info : Au niveau de la sécurité, quel est le pire endroit des deux ?
Enzo Alias : C’est difficile à dire. Ayant quitté la Seine-Saint-Denis, je n’ai plus de contact direct avec la réalité de terrain de cet endroit. Marseille est victime d’une très mauvaise publicité. La plupart du temps, nous apprenons, comme les Parisiens, par la télévision, que des meurtres y ont lieu. À Marseille, plaque tournante en matière de trafic de drogue, l’insécurité s’accroît au fil du temps. Je crains surtout pour la sécurité de mes enfants, mais au quotidien, je n’ai pas peur. Je désire que la France se redresse afin que la population puisse vivre normalement.
Breizh-info : Marine Le Pen peut-elle être élue présidente de la République ?
Enzo Alias : Je l’espère sincèrement, car nous ne pouvons pas continuer sur la voie actuelle, avec la situation qui dégénère sans cesse. J’ai bon espoir. Il le faut. Nous n’avons pas le choix, car nous allons droit dans le mur. J’espère que Marine sera élue et aussi qu’elle sera libre de pouvoir appliquer son programme. Au sein de l’Union européenne, tout est toujours très compliqué parce que les technocrates veulent décider sans l’accord du peuple. Donc, avec Marine Le Pen, nous aurons la possibilité d’organiser des référendums d’initiative populaire. Et là, le peuple français pourra décider et j’ai envie de vous dire, après tout, que le Parlement européen soit content ou non, moi, je m’en fiche un petit peu, en fait. Ce qui m’intéresse, c’est l’intérêt de mon pays. Donc, oui, j’espère vraiment qu’elle sera élue.
Breizh-info : Est-ce que vous pensez que le président de la République Emmanuel Macron, finalement, ne va pas courir après les idées de Marine Le Pen ? Ne va-t-il pas essayer de les appliquer ?
Enzo Alias : Non. De toute façon, il ne peut pas être réélu car il a réalisé ses deux mandats. Il aidera son poulain. Mais, à vrai dire, Emmanuel Macron n’a plus rien à perdre. Il va peut-être soutenir Gabriel Attal, s’il se présente. Je ne sais pas. Mais courir après les idées du Rassemblement national, de toute façon, qu’il le fasse ou qu’il ne le fasse pas, ce sera quand même dans notre intérêt car, s’il le fait, cela veut dire qu’il adopte nos idées et que, donc, nous avons raison. Et s’il ne le réalise pas, la situation s’aggravera. Donc, j’espère que davantage de Français vont ouvrir les yeux sur la situation.
Donc, dans un cas comme dans l’autre, je pense que les Français sont assez clairvoyants à propos de la nature réelle d’Emmanuel Macron et de ses intentions et ils perçoivent que quand il prend un virage à droite, c’est juste par intérêt électoral. Ce n’est pas parce qu’il a la même vision que nous.
J’espère que nous allons gagner !
Propos recueillis par Lionel Baland