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Il n’aura échappé à personne que l’avenir d’une Nation, d’une civilisation réside dans ses enfants. Cette lapalissade, tombant comme une évidence, est pourtant battue en brèche par les promoteurs d’une politique malthusienne rétrograde consistant à décourager les jeunes familles d’avoir des enfants au nom d’un principe que l’on croyait oublié depuis longtemps : la planète ne peut subvenir aux besoins de la population mondiale.
Il est peut-être alors utile de rappeler en quelques mots l’origine de la théorie exprimée par Malthus et ses conséquences.
Malthus (1766-1834) est un pasteur anglican, marié, père de trois enfants et vit à une époque de forte misère rurale. Professeur d’économie politique, il s’intéresse tout particulièrement aux phénomènes démographiques et établit une relation mathématique entre la croissance de la population qu’il veut géométrique quand celle des ressources est selon lui arithmétique : “« Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période, selon une proportion géométrique. » Or « les moyens de subsistance, dans les circonstances les plus favorables à l’industrie, ne peuvent jamais augmenter plus rapidement que selon une progression arithmétique ».
De cette démonstration, il en déduit que les famines, les guerres, ou les contraintes privatives (abstinence, fin des mariages) sont de nature à stopper cette croissance démographique. CQFD.
Déjà à son époque, différentes théories s’opposent sur la répartition des richesses, des ressources compte tenu d’une croissance de population donnée. D’ailleurs, le texte rédigé par Malthus est une réponse au philosophe Goldwin pour qui, selon lui, “la terre pourrait nourrir « quinze individus au lieu d’un », soit 9 milliards d’habitants au lieu des 600 millions que comptait la planète à cette époque.
Même son de cloche aujourd’hui. Avec les mêmes préconisations des écolos en tout genre.
Qu’en est il exactement ? A l’époque de Malthus, l’Angleterre connait effectivement une misère rurale dont l’origine provient de la révolution industrielle qui a provoqué un exode des populations rurales vers la ville, transformant ainsi les paysans en ouvriers. De cela, Malthus n’en parle point. Pas plus qu’il n’évoque l’impact significatif du progrès technique lié notamment à l’arrivée de la vapeur et des machines outils entraînant là un surcroit de productivité libérant de la main d’oeuvre et créant de nouveaux besoins et donc de nouveaux métiers et emplois.
La comparaison avec le monde d’aujourd’hui est facile. Nous vivons une nouvelle transition technologique majeure et malgré le discours alarmiste de ces non-croyants en l’esprit et l’ingéniosité humaine, la vraie difficulté ne réside pas dans les ressources dont nous découvrons tous les jours de nouveaux gisements mais plutôt dans leur utilisation raisonnée et dans l’accompagnement de nos populations à effectuer cette transition vers ce nouveau monde.
Alors pourquoi réduire notre natalité et persister dans une voie que l’on sait désastreuse pour notre civilisation ? Selon Gérard-François Dumont, démographe et économiste, la politique familiale menée depuis 2014 et le quinquennat de Hollande a entraîné une baisse du taux de fécondité, “Qu’il s’agisse des prestations familiales, de la politique fiscale ou de la politique du logement, tout est allé dans un sens négatif. Depuis, les Français n’ont plus confiance dans la politique familiale.”
A cela, nous pourrions ajouter la destruction même de la notion de famille traditionnelle sous les coups de boutoirs LGBT et autres déviants non genrés. La pathétique cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques nous en a fourni un cruel exemple. L’idée véhiculée par ces invertis, pourtant minoritaires mais détenteurs du pouvoir aujourd’hui, n’est pas de défendre l’idée même de la vie et donc la procréation pour assurer une descendance dont il n’ont que foutre, mais bien de se traîner dans la fange du plaisir individuel.
Cette renonciation à se projeter dans l’avenir en construisant une famille trouve aussi son origine dans un véritable mal-être vécu par nos jeunes, déboussolés par des messages les incitant au repli et à la destruction même de leur propre identité. Il est erroné de n’envisager la baisse de taux de fécondité uniquement sous l’angle d’une politique familiale, certes désastreuse, mais qui ne peut expliquer à elle seule cette impasse.
Avant de considérer le nombre de places encore disponible à la crêche du coin ou encore de s’attarder sur le quotient familial, il me semble que la décision d’avoir des enfants et construire sa propre famille relève davantage d’un sentiment d’appartenir à une communauté, de vouloir transmettre et partager un passé, un présent et un avenir.
Or, reconnaissons qu’aujourd’hui, ces conditions sont malheureusement loin d’être réunies.
Le mal-être de cette jeune génération, voilà le combat à mener.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON