Il s’appelle Monsieur Lapin. Prénoms Alexandre Pavlovitch. En russe, ça se prononce la pine. Ça tombe bien, c’est une vraie tête de nœud.
Profession : général-colonel-amiral-samouraï intergalactique. La culotte de peau dans toute sa splendeur. Uniforme tiré à quatre épingles et décorations en chocolat. Il lui faut une ribambelle de titres pour masquer sa nullité. Il a gagné ses galons dans sa jeunesse, en servant des fossiles un peu marteau de l’ex URSS.
Quatre mois avant l’attaque de l’OTAN servie par les Ukronazis, alors qu’il était en charge de la sécurité de l’oblast de Koursk, il a décidé de dissoudre le conseil chargé de la protection de la région frontalière !
Pour le colonel-général Lapin crétin, l’armée avait la solidité et les ressources suffisantes pour assurer la sécurité de la frontière. Au point d’alléger le dispositif, en confiant à des gabelous imbibés de vodka (j’suis pas bête puisque j’suis douanier) la surveillance de la ligne de démarcation.
Cécité, bêtise, trahison ? Qu’importe ses motivations. Il mériterait le conseil de guerre et le poteau d’exécution. Ou des vacances à vie dans une mine de sel en Sibérie. On peut tirer ça à la courte paille.
Incroyable qu’on ait confié à un tel abruti une zone de contact avec l’ennemi
Vladimir mon ami, tes facultés baisseraient-elles dangereusement ? Toi qui étais réputé avoir la main sûre pour choisir ton petit personnel, là tu as foiré. Et ce n’est pas par ignorance. Kadyrov t’avait prévenu. As-tu fait récemment des tests de contrôle de tes capacités cognitives ? Ma frangine qui est psychiatre dit que c’est indispensable après soixante dix ans. Faudrait pas que tu vires gagakousky comme Robinette Bidon.
Le pedigree du lapin crétin aurait dû t’alerter. Affecté dans les forces aériennes de l’URSS sans savoir piloter une trapanelle, il avait été muté commandant de char comme Ben Hur, mais lui n’avait pas su l’arrêter. Puisqu’on le retrouve dans les sous-marins, après un détour chez les commandos de Cosaques. Muté en Syrie (le Limoges russe) il n’a même pas été capable de dessouder convenablement des Arabes.
Un beau CV qui témoigne, soit que ce Lapin Crétin est un génie universel, soit que personne ne voulait le garder, et que chacun refilait au voisin la patate chaude. Avant de reprendre du service inactif à Koursk, il végétait à Moscou dans un bureau des services de reconversion et de perfectionnement des militaires (l’ENA des Russes).
Après le capitole, la roche tarpéienne
S’il a pu faire illusion, grâce à ses relations moscoutaires, et passer pour un héros lors des engagements initiaux dans le Donbass, préparés de longue date par les séparatistes, il a ensuite accumulé les bourdes. Toujours là où l’armée russe subissait des revers, il a eu le culot de décorer son fils, juste avant la retraite de Kiev.
Après la seconde bataille de Lyman, où les Russes ont reculé, La pine se fait allumer par le président de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov dont les troupes ont pâti du manque de coordination et de l’indécision du lapin crétin.
Kadyrov qui n’est certes pas un tendre, le blâme pour sa lâcheté et affirme publiquement que, si cet officier supérieur était sous ses ordres, il le rétrograderait au rang de simple soldat, le dépouillerait de ses médailles et l’enverrait au front pieds nus avec une mitraillette légère « pour essuyer sa honte avec son sang ».
En réponse, le Kremlin conseille à Kadyrov de « mettre de côté ses émotions » mais le 29 octobre 2022, Lapine est démis de ses fonctions de commandant du district militaire central en Ukrainie.
Comme beaucoup d’incompétents, Monsieur Lapin a la tchatche et le culot pour rattraper ses bourdes. En janvier 2023, il rencontre Poutine et parvient à le convaincre qu’il n’est pas responsable des déboires des unités placées sous ses ordres. Et Vladimir, bon prince, le nomme dans la foulée chef d’État major adjoint. Il n’y a pas qu’en France, que la chance sourit aux plus abrutis.
Et maintenant que les Ukronazis s’incrustent, que faire du lapin crétin?
Il semble difficile de le pendre, du moins dans l’immédiat, car ce serait reconnaître implicitement une victoire de l’OTAN et de ses Ukronazis. Mais dans l’organigramme fonctionnel, il a été écarté et déjà remplacé. Sa disgrâce a fait l’objet d’une fuite organisée auprès du Wall Street Journal.
En toute hypothèse, au moment où les Russes s’apprêtent à lancer une contre-offensive d’ampleur dans l’oblast de Koursk, sans réduire la pression dans le Donbass où le grignotage continue, Poutine ne pouvait pas garder ce canard boiteux à un poste de commandement. On parle d’une mise à la retraite discrète à 60 ans. De quoi évoquer avec nostalgie les méthodes radicales de Staline.
Il se murmure que Vladimir regretterait sa brouille avec Chouïgou, un stratège de grande valeur, mais n’est-il pas un peu tard pour recoller les morceaux ? En attendant, la direction des opérations a été confiée à Alexeï Dioumine qui fut un temps vice-ministre de la Défense aux côtés de Sergueï Choïgou.
À Dioumine de confirmer la haute opinion que Poutine a de lui !
Dioumine, 51 ans, fait partie des siloviki, ces membres des différents services secrets KGB puis FSB, placés aux postes clés de l’économie, de la diplomatie et du pouvoir par Vladimir pour contrôler les hiérarques et les oligarques qui pourraient être tentés d’abuser de leurs fonctions. S’il leur permet de se goinfrer un peu, la contrepartie est une obligation de résultats. L’échec est interdit.
Dioumine est apparu pour la première fois au conseil de sécurité, le 12 août. Bien que non-membre du conseil et seule personne non liée, officiellement, aux services militaires ou de sécurité, Poutine l’a chargé de « l’opération de contre-terrorisme », c’est-à-dire de repousser l’offensive otano-ukrainienne en cours.
Né à Koursk, le nouvel homme fort du régime est ingénieur militaire en radio électronique. Des compétences appréciées par les « grandes oreilles » des services de renseignement et de sécurité.
Repéré par Poutine, après s’être battu à mains nues contre un ours, il intègre le groupe de sécurité du président, dont il devient le chef adjoint. Sa proximité avec le tsar qu’il accompagne dans tous ses voyages le fait apprécier. D’autant qu’il a joué un rôle clé lors de la récupération éclair de la Crimée en 2014. L’exfiltration du président Ianoukovytch, que la CIA voulait assassiner après le coup d’État de Maïdan en 2014, serait également à mettre à son actif.
Nommé alors chef adjoint de la direction principale de l’état-major général des forces armées de la Fédération de Russie, il prend la tête des opérations spéciales où son efficacité ne se dément pas. Homme d’action et de guerre, c’est aussi un fin lettré comme Poutine, féru de littérature russe dont ils peuvent parler pendant des heures. Ça crée des liens.
Devenu gouverneur de l’oblast de Toula, une région stratégique près de Moscou où se concentre une partie de l’industrie militaire du pays. il joue un rôle majeur dans les négociations avec Evgueni Prigojine, alors que la colonne des mercenaires des Wagner remontait vers Moscou en juin 2023. Sa détermination aurait impressionné Prigojine qui ne se serait pas laissé intimider par le premier venu.
Que Dioumine chasse les Ukronazis et son avenir est assuré
S’il parvient à repousser l’offensive de l’OTAN masquée par les Ukrainiens, et à leur faire repasser la frontière en leur infligeant de lourdes pertes à la hauteur de leur arrogance, son statut officieux de dauphin de Poutine serait conforté. N’en déplaise à Guerassimov qui n’est plus « the right man in the right place ». Sa guerre hybride, toute en finesse, n’est plus d’actualité. Maintenant, il faut cogner dur. C’est le seul langage que comprennent ceux d’en face.
Une fois les kieviens éliminés, Dioumine pourrait passer un bon coup de balai. Désigner les responsables d’abord, révoquer les incompétents ensuite et sanctionner enfin les fautifs. Histoire de rappeler à chacun que, si les ambitions sont légitimes quand on en a les moyens, le service du pays doit être une priorité absolue.
Christian Navis
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