Une victoire de l’AfD à un scrutin régional constitue une première dans le pays depuis l’après-guerre, même s’il est improbable que la formation dirige un gouvernement, les autres partis refusant toute coalition avec lui.
L’extrême droite allemande a remporté son premier scrutin régional en Thuringe, dimanche 1er septembre. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), emmené par Björn Höcke, s’est imposé, lors du scrutin, selon les premières estimations, qui le créditent de 30,5 % à 33,5 % des voix.
Dans la Saxe voisine, ce parti est au coude à coude avec les conservateurs de la CDU pour la première place, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes, avec 30 % à 31,5 % des voix. Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz enregistrent un nouveau revers électoral avec un score estimé entre 6,5 et 8,5 % dans ces deux régions.
Les Verts sortent, eux, du parlement de Thuringe et les libéraux du FDP ne seraient plus représentés dans aucune des assemblées régionales. Thuringe et Saxe, qui disposent d’importantes prérogatives en matière d’éducation ou de sécurité, pourraient être gouvernés par de larges alliances hétéroclites associant droite et gauche.
Les élections dans les deux régions ont eu lieu un peu plus d’une semaine après le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen, dans l’Ouest, qui a bouleversé le pays et relancé un vif débat sur l’immigration. Les dirigeants de l’AfD ont cherché à capitaliser sur le choc suscité par cet acte, accusant les gouvernements fédéraux successifs d’avoir semé le « chaos ».