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Le RN face à Barnier : une attitude responsable plébiscitée par les Français

Capture d'écran
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La nomination de Michel Barnier avec le nihil obstat du RN a permis au premier parti de France de revenir habilement dans le jeu politique.

Tout le contraire de la gauche folle

L'épisode sera porté au crédit du parti de Marine Le Pen car le RN, contrairement à la gauche, a joué le jeu de la responsabilité institutionnelle. La gauche a voulu s'imposer, tenter le coup de force, comme elle l'a fait au bureau de l'Assemblée. Le NFP outrancier de Mélenchon et Faure a permis de faire émerger, dans une Assemblée qui ne reflète pourtant pas la réalité électorale, ce nouveau front républicain promis à un bel avenir : anti-LFI. Il se dessine dans le sondage disant le regret des électeurs du centre et de la droite d'avoir voté à gauche. Barnier est le premier bébé de ce nouveau front. Le soulagement du pays à la nomination de Barnier est celui d'avoir évité le pire. Et c'est le RN qu'il faut remercier. C'était le sens des déclarations des élus RN, comme Laurent Jacobelli.

Le RN devrait continuer à peaufiner son image antithétique de celle de la gauche, désormais folle de rage et retournée à ses divisions.

Ce qu'il y a de Barnier au RN

Mais en permettant à Michel Barnier d'accéder à Matignon, le RN est également susceptible de progresser, au sein de l'électorat de centre droit qui lui sera nécessaire pour accéder au pouvoir. Et pour d'autres raisons que celle d'avoir évité Castets ou pire. L'image pondérée du nouveau Premier ministre, homme de dialogue, rejaillira forcément sur le RN, confortant dans l'opinion que le parti des vociférations et de l'outrance, c'est la gauche, et que le RN fait désormais partie du « cercle de la raison ». Tout comme le front républicain, son centre a glissé de gauche à droite.
Jean-Yves Le Gallou rappelait que Michel Barnier, quand il était ministre, avait su dialoguer courtoisement avec les représentants RN.

Il y a donc quelque chose de Barnier au RN, et réciproquement : le gaullisme (le nom chez Barnier, la chose au RN), la province, la campagne et les terroirs, et - une position nouvelle chez lui, comme le rappelait Marc Baudriller - la volonté de maîtriser enfin l'immigration, comme il l'a redit vendredi soir, sur TF1. L'épisode Barnier va permettre au RN de continuer à s'imposer chez les électeurs LR.

Les Français sur la ligne du RN !

Cette position du RN d'ouverture lucide et exigeante à l'égard de Barnier est d'ailleurs massivement soutenue par les Français, comme l'indique un sondage Elabe pour BFM TV : 73 % des Français approuvent la position de Jordan Bardella de ne pas censurer a priori le nouveau Premier ministre.

L'épisode de la nomination de Barnier a rappelé à la gauche et à un Macron désireux de tordre le bras des électeurs qui était le réel vainqueur. Il va permettre au RN d'attendre sereinement les prochaines élections. En renforçant son image de formation ouverte et responsable si Barnier va dans le bon sens ou en devenant le seul parti du recours si la séquence qui s'ouvre n'est qu'un nouvel acte du macronisme finissant. En se montrant ferme sur ses fondamentaux, mais ouvert à l'égard des personnalités susceptibles de les porter, au moins en partie, le RN prépare son arrivée au pouvoir. Là encore, comme pour le front républicain et le cercle de la raison, les temps ont changé et les flux se sont inversés : l'ouverture, désormais c'est au RN et vers le RN qu'elle se fait !

Frédéric Sirgant

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