Maurice Bernard
Résultat de la dissolution coup de tête de la Chambre et de la pantalonnade "antifasciste" de l’entre-deux-tours des législatives, la France se révèle aujourd’hui encore plus ingouvernable qu’il y a trois mois… Merci qui ? Merci Macron !
Désormais, dans l’hémicycle, pas moins de dix groupes parlementaires (auxquels s’ajoutent les sept députés non-inscrits – dont Sacha Houlié et Aurélien Pradié) se regardent en chiens de faïence et fourbissent leurs armes, avec la ferme intention de tirer, pour eux-mêmes, le meilleur profit de la situation. Le régime des partis fait son grand retour. Le funambule élyséen essaie de sauver les apparences. La déliquescence de la Ve République se poursuit…
À l’heure où Michel Barnier n’a toujours pas annoncé la composition de son gouvernement et où il semble découvrir, si l’on en croit ses propos, « que la situation budgétaire du pays est très grave », il n’est pas sans intérêt de rappeler le nouvel état des forces en présence à l’Assemblée nationale - dans l’ordre décroissant -. Des "forces" issues du grand capharnaüm des récentes élections, et toutes très loin de la majorité absolue nécessaire (en particulier LFI) pour pouvoir gouverner le pays avec un minimum de sérénité…
- RN (Marine Le Pen), 126 députés.
- Ensemble pour la République (Gabriel Attal), 97 députés.
- LFI-NFP (Mathilde Panot), 72 députés.
- Socialistes et apparentés (Boris Vallaud), 66 députés.
- Droite républicaine (Laurent Wauquiez), 47 députés.
- Écologiste et social (Cyrielle Chatelain), 38 députés.
- Les Démocrates – MoDem - (Marc Fesneau), 36 députés.
- Horizons et Indépendants (Laurent Marcangeli) – Édouard Philippe -, 33 députés.
- LIOT – Libertés, Indépendants, Outre-Mer et territoires – (Stéphane Lenormand), 22 députés.
- Gauche démocrate et républicaine (André Chassaigne) – Parti communiste -, 17 députés.
- UDR (Éric Ciotti), 16 députés.
Ainsi, l’addition des macronistes, des Républicains canal historique, du MoDem, des amis d’Édouard Philippe, de LIOT et des non-inscrits se monte à 242 députés, soit 47 de moins que la majorité absolue… C’est dire que la longévité de Michel Barnier à Matignon, pour cette cohabitation d’un genre inédit avec le président de la République, dépendra – n’en déplaise à la gauche (et s'il ne jette pas l'éponge avant) - autant des Socialistes et apparentés (66 députés) que du RN et de ses alliés UDR (142 députés)…
Dans ces conditions, le gouvernement du pays promet d’être "sportif", et on ne peut que souhaiter bon courage au nouveau Premier ministre et surtout à la France. Car à la fin, quand les politiques se laissent aller à leurs penchants naturels, esprit de parti, vision à court terme, querelles picrocholines et ambitions personnelles), c’est toujours elle qui trinque !