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Le Mans, Brest, Caen : l’immigration augmente de 100 % en 15 ans

immigration
Le 26 septembre, l’Observatoire de l’immigration publiait une étude portant sur l’évolution de l’immigration entre 2006 et 2021. Les conclusions à en tirer sont sans appel : l’immigration augmente à une vitesse alarmante, sur l'ensemble du territoire. Tour d’horizon du changement démographique français.

Une augmentation spectaculaire

Dans certaines grandes villes françaises (de plus 100.000 habitants), la part de la population immigrée a doublé en quinze ans. C’est notamment le cas au Mans (multipliée par 2,03), à Brest (multipliée par 2) et à Caen (multipliée par 1,96). Mais, en partie à cause de la politique de répartition des migrants décidée par le gouvernement en 2021, c’est surtout dans les moyennes et petites villes que l’augmentation est la plus forte. En cause, selon la Cimade, la multiplication des dispositifs d'accueil dans certaines régions. « Le parc d’hébergement est principalement situé en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est, qui sont les trois principales régions métropolitaines enregistrant le plus grand nombre de demandes. Cependant, ce sont les régions Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie qui ont connu le plus grand nombre de créations, ces dix dernières années », résume l'association de solidarité et d'aide aux migrants. Ainsi, la part d’immigrés a quasiment triplé à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), Vertou (Loire-Atlantique) et Carquefou (Loire-Atlantique). Dans les petites villes, celle-ci a été multipliée par 8,25 à La Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), par 6,8 à Vezin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine) et par 6,02 à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine). En valeur absolue, c’est Villerupt, dans le Grand Est, qui décroche la palme puisque 39 % de sa population est immigrée, soit née étrangère à l'étranger et résidant en France.

Le rapport revient également sur les chiffres concernant la part de chômeurs et d’inactifs dans les populations d’immigrés, qui s'avèrent éloquents. Le chômage moyen des immigrés de 15-64 ans était de 11,2 % en 2023, contre 6,5 % pour la population sans ascendance migratoire. À Mulhouse, 40,8 % des immigrés de plus de 15 ans sont au chômage ou inactifs. Ils sont 40,1 % à Perpignan et 39,9 % à Nîmes. Le classement de l’Observatoire se poursuit pour 25 grandes villes jusqu’à Strasbourg et ses 30,1 % d’immigrés chômeurs ou inactifs. Là encore, c’est dans les plus petites villes que la part de chômeurs et d’inactifs est la plus forte. Rien d’extraordinaire, à première vue, car ces villes sont, de façon générale, plus touchées par le chômage que les grands centres urbains. C'est le cas de Calais, par exemple, où 50,7 % des migrants entrent dans cette catégorie. Que dire, encore, de Vivonne (Vienne) et de ses 70,6 % d’immigrés chômeurs ou inactifs ?

Qui sont-ils, comment et pourquoi viennent-ils ?

L'Observatoire dresse ensuite le portrait de cette immigration. L’Afrique est le premier continent d’origine des immmigrés installés en France, puisque 48 % d’entre eux en sont issus. Parmi eux, les Magrébins forment la majorité (60 %). L’Afrique subsaharienne rattrape cependant l’écart, puisque les Maghrébins représentaient neuf Africains sur dix en 1968. La France est ainsi le pays ou l’immigration africaine est la plus forte d’Europe.

L’immigration clandestine y est également la plus répandue, selon cette étude. Pour preuve le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME) qui est ainsi passé de 189.284, en 2006, à 466.000 personnes, en 2023.

Autre point intéressant soulevé par l’étude : l’immigration appelle l’immigration. L’étude fait ainsi remarquer que la commune de plus de 100.000 habitants ayant connu la plus forte augmentation d’immigrés en points de pourcentage est Argenteuil, ville d’Île-de-France. C'était en effet la grande ville où la part d'immigrés dans la population était la plus haute avant 2006, avec 23,7 %.

Enfin, l'étude met en lumière les différents motifs d’immigration. Parmi eux, la « famille » est de loin le premier élément moteur, puisqu’il représente 41,2 % des entrées d’immigrés entre 2005 et 2020. Le phénomène de diaspora fait que les immigrés vont là où vivent déjà d’autres immigrés ou descendants d’immigrés.

À l'inverse, si les immigrés veulent se regrouper, leur diffusion à travers le territoire s’expliquerait à la fois par les politiques de l’État en ce sens ainsi que par des politiques locales accueillantes, comme c’est le cas dans l’ouest du pays. L’étude prend l’exemple de l'« Association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA), fédération de collectivités s’engageant à combattre « toute politique remettant en cause l’accueil inconditionnel » des étrangers sur le sol français . Ne subsiste qu’une question : que feront nos décideurs des conclusions de cette étude ?

Louis de Torcy

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