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« On croit pouvoir régler les problèmes des banlieues en injectant de l’argent, alors qu’il faudrait injecter une présence et une âme. »

« On croit pouvoir régler les problèmes des banlieues en injectant de l’argent, alors qu’il faudrait injecter une présence et une âme. » 

Rodrigue Tandu, éducateur spécialisé, marié et père de trois enfants, cofondateur de l’association Réseau des deux cités, raconte son parcours De la cité de Bondy à la cité du Bon Dieu. Immigré du Congo à l’âge de sept ans, orphelin de mère, il s’installe avec son père et sa grand-mère à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Comme beaucoup, il dérive à l’adolescence pour tomber dans la délinquance : cambriolages, trafics de drogue…

La foi ardente de sa grand-mère, le dévouement de religieuses installées dans les HLM, et un séjour inespéré à Paray-le-Monial lui permettent de se convertir et de sortir de son univers. Un long cheminement commence, qui le conduira à devenir éducateur spécialisé, père de famille, et à cofonder une association pour aider les jeunes de banlieue à changer de vie. Son Réseau des deux cités favorise la rencontre de deux mondes : celui « chic » d’entrepreneurs et de cadres dirigeants de grandes entreprises, et celui « choc » de caïds issus des quartiers sensibles.

« On croit pouvoir régler les problèmes des banlieues juste en injectant de l’argent, en ne s’occupant que de questions matérielles, alors qu’il faudrait injecter une présence et une âme. »

Rodrigue Tandu raconte notamment l’invitation qu’il a reçu de l’Elysée, sous François Hollande, pour aller témoigner du problème des banlieues. Mais il ressort dépité par l’état d’esprit politicien :

J’avais l’impression d’être en présence de personnes qui, tout d’un coup, s’étaient appropriées la cause des banlieues. Pour elles, il s’agit d’une question de charité business, de social business. Conséquence : même avec la meilleure volonté du monde, les moyens qu’ils veulent mettre en oeuvre n’impactent pas. Elles se plongent dans les papiers, les graphiques à n’en plus finir. Elles font partie de ce genre de personne qui, selon le pape François, “se limite aux tâches bureaucratiques, en perdant le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes”. Et “la conversion est plutôt urgente et indispensable pour cette maladie très grave”, comme il n’a pas eu peur de le dire. Nous, dans les banlieues, on attend des actions, en misant sur les figures d’autorité des jeunes, eux, ils suradministrent, ils multiplient les commissions, les réunions, les discussions, croyant agir alors qu’ils brassent du vent.

https://lesalonbeige.fr/on-croit-pouvoir-regler-les-problemes-des-banlieues-en-injectant-de-largent-alors-quil-faudrait-injecter-une-presence-et-une-ame/

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