Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ukraine. Chaudron de Kourakhove, accords rompus

Emil Kastehelmi, du Black Bird Group, donne un bon aperçu de la situation actuelle dans le sud-est de l’Ukraine.

Depuis que le commandement ukrainien a envoyé ses meilleures unités mourir dans l’incursion insensée de l’oblast russe de Koursk, la ligne de front ukrainienne dans le sud-est s’est considérablement détériorée. Les forces russes ont progressé sur l’ensemble de la ligne de front.

Les soldats ukrainiens sont tout simplement trop peu nombreux pour tenir les positions défensives. L’utilisation accrue de bombes FAB russes détruit les positions ukrainiennes et permet aux Russes de progresser.

Les progrès russes les plus récents depuis le sud et l’est montrent la formation d’un autre chaudron qui pourrait capturer les unités ukrainiennes dans et autour de Kurakhove.

Les troupes russes venant de l’est et du sud viseront probablement les villes d’Andrivka et de Konstantinopyl, où la route T-05-15 rejoint l’autoroute H-15.

Cela bloquerait les lignes de ravitaillement vers Kurakhove et toutes les unités ukrainiennes positionnées autour.

Il reste une brèche dans les positions de défense ukrainiennes (lignes bleues) à travers laquelle une telle attaque peut se dérouler.

Dans cette situation, le meilleur mouvement possible pour les Ukrainiens est une retraite immédiate d’une trentaine de kilomètres vers l’ouest, où les forêts, une autre rivière et l’agglomération autour de la ville d’Ivanivka permettraient de meilleures défenses.

Ce n’est cependant pas ce que le commandement ukrainien ordonne à ses troupes de faire. Il préfère continuer à gaspiller son infanterie dans une position insensée de maintien de la défense, jusqu’au dernier homme.

De nouveaux détails intéressants ont été apportés sur le renouvellement d’un accord visant à mettre fin aux attaques contre les infrastructures, en Russie et en Ukraine. Les négociations avaient été interrompues lorsque l’Ukraine avait lancé son incursion à Koursk.

Le Financial Times rapporte aujourd’hui que les pourparlers reprennent (archivé) :

L’Ukraine et la Russie ont entamé des discussions préliminaires sur l’arrêt des attaques contre les infrastructures énergétiques de l’autre partie, selon des personnes familières avec le sujet.

Le FT reconnaît toutefois qu’il est peu probable que des progrès soient réalisés à moins que l’Ukraine ne se retire de Koursk.

La vraie nouvelle du FT est qu’il y a eu – ce qui n’était pas connu jusqu’à présent – un accord antérieur en place :

Quatre fonctionnaires ukrainiens ont déclaré au Financial Times que Kiev et Moscou étaient parvenus à un « accord tacite », à l’automne dernier, pour ne pas frapper les installations énergétiques de l’autre.

En conséquence, la Russie s’est abstenue cet hiver de mener le type d’attaques à grande échelle qu’elle avait menées contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine en 2022-23, selon deux responsables ukrainiens et une personne à Washington au fait de la situation.

Cet accord était censé ouvrir la voie à un accord formel, selon ces personnes.

Toutefois, Kiev a relancé les attaques de drones contre les installations pétrolières russes en février et mars de cette année, cherchant ainsi à accroître la pression sur Moscou après l’échec de sa contre-offensive de 2023.

Malgré l’avertissement de la Maison Blanche de cesser les frappes, Kiev a continué, et Moscou a considéré que l’accord tacite avait été rompu, ont déclaré des personnes au fait de la situation.

La Russie a alors escaladé la situation en lançant des barrages de missiles à longue portée visant des centrales électriques en Ukraine, notamment la centrale thermique de Trypilska, située à 40 km de Kiev, qui a été entièrement détruite.

La réponse de la Russie aux attaques de Kiev a plongé une grande partie de l’Ukraine dans une obscurité temporaire et a réduit de 9 GW la capacité de production d’électricité, soit la moitié de ce dont l’Ukraine avait besoin l’année dernière pour passer l’hiver. Kiev s’est avéré incapable de rétablir entièrement cette capacité.

Le fait que l’Ukraine ait rompu un accord précédent et qu’elle ait attaqué à Koursk alors que des négociations sur un renouvellement étaient en cours, rend peu probable que la Russie accepte maintenant autre chose qu’une reddition totale de la partie ukrainienne.

Par Moon of Alabama – Le 30 octobre 2024

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-chaudron-de-kourakhove-accords-rompus

Les commentaires sont fermés.