Barnier va-t-il tomber ? La question revient sur toutes les lèvres depuis sa nomination, mais avec encore plus d’insistance ces derniers jours. Le Figaro révèle dans une récente enquête que 53% des Français souhaitent la censure de ce gouvernement. Plus intéressant, 73% des sympathisants RN y sont favorables et 80% chez les insoumis. Bardella et Le-Pen vont-t-il persister à les ignorer ?
Barnier, l’homme qui nous avait été vendu comme le chantre de la concorde, celui qui allait réussir le mariage de la carpe et du lapin, aura donc en moins de trois mois, échoué à convaincre et rassembler. Nous ne sommes pas étonnés au RPF et nous avions dit que ce choix de Macron n’était qu’un écran de fumée, un leurre destiné à nous endormir en faisant miroiter le mouton à cinq pattes. Son budget n’est que le reflet de ce qu’il est, ce qu’il défend et représente, en gros, tout ce que les Français ne veulent plus et ont sanctionné aux dernières élections législatives. Si le résultat des urnes avait été respecté en serions-nous là ? Politique fiction, il y a fort à parier que nous serions dans une situation identique car le problème c’est Macron. On voit mal l’enfant président nommer un Premier ministre qu’il ne puisse pas contrôler, ou qui n’épouse pas ses convictions européennes et sa volonté de faire passer l’intérêt des Français après ceux du reste du monde.
Barnier est d’abord ce pourfendeur du référendum européen, l’homme qui a contribué au viol de 2005. Ensuite il incarne cette idéologie mortifère qui consiste à faire des économies sur le dos des Français. Selon la logique inaltérable de cette classe au pouvoir depuis 40 ans, une mesure ne saurait être bonne que contraignante et pour qu’elle soit appréciée à sa juste valeur doit sacrifier du pouvoir d’achat aux plus humbles, les mettre en difficultés, car tous les problèmes qu’il faut résoudre sont par définition la faute de ce peuple ingrat, aucunement de l’incompétence de ceux qui prennent les décisions. Irresponsables en toute circonstance, ils ne peuvent être fautifs. Pour redresser leur mauvaise gestion, il faut donc que le peuple souffre un peu plus, qu’il subisse une énième fois les affres de ces incapables. Pas une seule mesure pour supprimer les commissions et organismes qui ne servent à rien, pas une once de volonté pour lutter contre la fraude et le gaspillage, une volonté farouche de continuer à accueillir à grands frais tous les damnés de la Terre, mais simplement des taxes et des impôts et comme si cela ne suffisait pas, un jour à travailler pour la gloire, tout en oubliant que le taux d’imposition fait que les Français travaillent déjà près de 200 jours pour l’État. Visiblement ce n’est pas assez. C’est bien ce que nous écrivions dans nos colonnes il y a plusieurs mois, ils pourraient utiliser toute notre épargne, tout notre patrimoine pour rembourser leur dette, qu’ils reviendraient dans trois ans nous expliquer que les caisses sont vides.
L’inefficacité est en plus couplée avec l’impuissance liée à l’obéissance aveugle imposée par Bruxelles et contre laquelle ces caciques se refusent de s’opposer, tout en mentant sur cette réalité comme sur beaucoup d’autres. La seule chose qu’ils s’efforcent de faire, c’est de déclencher une guerre nucléaire, dans laquelle ils espèrent sortir vainqueurs, ou au moins entrer dans une gloire posthume qui les rendra éternels. La destruction plutôt que les torts. Démence psychotique, voilà par qui nous sommes dirigés, et 53% des Français ont désormais compris, enfin à priori, que ce n’est pas avec cette méthode qu’on redressera les comptes de la France, qu’il existe d’autres voies inexplorées. Les Français ont surtout saisi que ces pistes étaient ignorées non pas parce qu’elles n’étaient pas identifiées, mais parce qu’il fallait conserver un système destiné à faire plaisir aux amis.
C’est tout cet édifice qu’il faut démanteler, et pour cela les Français attendent une censure. Le RN se rangera-t-il à l’avis de ses sympathisants pour voter une éventuelle motion de censure ? Il serait bien inspiré de le faire car 73% de déçus, même si ça ne se traduira pas forcément par une perte d’électeurs à l’identique, se matérialisera tout de même par une fuite importante d’électeurs. Une occasion historique donc de se poser en parti anti-système. L’enjeu est de taille, soit suivre l’opinion des Français, soit protéger un gouvernement et le président, pour des raisons qui nous sont obscures, mais qui apparaîtront de plus en plus comme suspicieuses. Le Sénat ayant terminé son petit cirque budgétaire, nous ne devrions pas attendre longtemps avant de voir un 49.3, à moins que Barnier ne cède à la pression parlementaire et effrayé à l’idée d’être débarqué, ne s’en remette au vote de l’assemblée nationale, s’évitant une humiliation qui devient de plus en plus probable.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire