Il y a une obsession dans la classe politique et notamment chez les LR, à penser qu’il est indispensable de préserver la Vème république. Nous aussi, au RPF, pensons qu’il faut la préserver, mais… Pour quelle raison s’arc-boutent-ils à ce texte érigé en livre sacré ? Selon eux ce serait le gage de la stabilité et de la sécurité. Mon Dieu quelle ironie quand on voit avec quelle facilité Macron l’a piétinée et a réduit le noble ouvrage de De Gaulle et Debré en un chiffon inutile et obsolète. Pourtant ils ne jurent que par le maintien coûte que coûte d’un texte qui ne correspond plus à la pratique républicaine qui en était faite avant Macron.
Les institutions qui devaient en garantir la sûreté et la confiance ont toutes été dévoyées, salies, gangrenées, corrompues, dévoyées… au point de ne rendre plus qu’un seul service, celui de valider tout ce que le pouvoir demande, au besoin en interprétant fallacieusement les textes, en se détournant de son esprit, du droit, ou de la constitution elle-même. La palme en revient à Fabius, suivi de très près par le Conseil d’État. Qu’à cela ne tienne, la Vème demeure intouchable et quiconque s’aventure à dire qu’il faut en changer passe pour un dangereux séditieux, ou au mieux pour un profanateur d’Évangile.
En parler revient à semer le désordre, le trouble, c’est du moins l’argument avancé. C’est-à-dire que l’on préfère patauger dans des institutions bloquées, rouillées, dépassées, que de réfléchir à de nouvelles règles du jeu. En ce sens l’illogique méthode de Macron est respectée. Il perd les élections, mais il nomme comme Premier ministre un homme de son camp. Ledit personnage, sans majorité constitue un gouvernement avec les perdants et s’étonne après qu’il soit censuré… non vous ne rêvez pas. Devos l’humoriste de l’absurde se serait délecté à n’en pas douter de l’absurde de la situation. Est-ce par un manque d’imagination qu’ils refusent de penser à une nouvelle constitution ? Si c’est là la crainte qui agite leurs âmes tourmentées, qu’ils laissent la place, nous avons des esprits parfaitement capables d’éditer un nouveau texte et dans un temps record. Au RPF nous en avons déjà identifié une bonne partie, et nous ne sommes pas les seuls. À moins que ce désordre encadré ne les rassure, qu’ils y trouvent un intérêt, celui de rester proche du pouvoir, de n’être redevable de rien et de vivre confortablement en jurant qu’ils font tout pour notre bien.
Ils ne veulent pas évoluer, non pas parce qu’ils pensent que le trouble est passager, mais bel et bien parce qu’ils savent qu’ils perdront tout et devront s’écarter des ors de la république qui les bercent depuis 50 ans pour certains. Voilà le drame, l’attachement à une rente de situation qui leur est favorable et qu’ils ne souhaitent pas troubler, quitte à accuser les autres d’être les instigateurs d’un chaos, tout cela pour oser changer un texte qui ne fonctionne plus. Tout vit et tout meurt sur cette terre, il n’y a rien d’éternel, simplement des longévités plus ou moins importantes, mais tout est voué à disparaître. Affirmer le contraire c’est se prendre pour Dieu et c’est bien là le mal de cette classe politique qui prétend se substituer au créateur, recherchant l’immortalité à tout prix. La constitution est œuvre humaine, elle n’est pas immuable. La sagesse des hommes, si c’était là qualité de nos politiques, voudrait qu’ils reconnaissent tous les travers du texte et du fonctionnement des institutions associées, et qu’ils aient le courage de dire que tout doit être revu. Ce texte taillé sur mesure pour un honnête homme est aujourd’hui exploité dans ce qui sont devenues ses failles, par des voyous.
Mais nous n’en empruntons pas le chemin, la peur du changement paralyse cette classe politique devenue omnipotente, sclérosée dans ses avantages et dans une vision de la société totalement erronée. Oui, il faut une assemblée constituante pour retrouver la liberté et le bon sens. Oui, il faut non pas modifier le texte, nous l’avons déjà expliqué dans nos colonnes, cela reviendrait à prendre la hache de Vercingétorix, changer trois fois la lame et deux fois le manche, et prétendre que c’est toujours l’authentique Francisque. Mais il est préférable d’agiter un nouveau chiffon rouge, pour finalement rester dans le statu quo et se désoler de voir que rien n’avance, en se contenant d’accuser ceux d’en face qui ne jouent pas le jeu de laisser les mains libres aux perdants. Si vous n’acceptez par la règle des perdants, c’est que vous êtes pour le chaos. Des opposants qui s’opposent, nous n’avions plus l’habitude et eux non plus. D’ailleurs il semble que certains redécouvrent les vertus de cette posture, la seule possible pour forcer les esprits à changer les choses, et à pousser vers la sortie ceux qui s’accrochent, sans majorité, et sans le soutien du peuple. Avec une nouvelle constitution, nous avons là une occasion de réinventer notre république, de retrouver goût à la chose publique, à condition que la justice, l’équité et la liberté soit au cœur de la réflexion.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire