Le président élu des USA Donald Trump a récemment exprimé son soutien au programme de visas H-1B, destiné aux travailleurs hautement qualifiés, lors d’un entretien avec le New York Post le 28 décembre. Ses propos marquent un changement notable par rapport aux politiques restrictives mises en place durant son premier mandat, suscitant des réactions contrastées, notamment dans son camp politique.
Le visa H-1B, un levier pour l’innovation américaine
Le programme de visas H-1B permet chaque année à 65 000 travailleurs étrangers hautement qualifiés, ainsi qu’à 20 000 diplômés d’universités américaines, de rejoindre le marché du travail aux États-Unis. Selon Trump, ce dispositif joue un rôle essentiel pour l’économie américaine :
« J’ai toujours soutenu les visas H-1B. C’est un excellent programme que j’ai moi-même utilisé à plusieurs reprises sur mes propriétés », a-t-il déclaré.
Des figures comme Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, défendent également ce système. Ancien détenteur d’un visa H-1B, Musk attribue en partie son succès à cette opportunité. Il a récemment déclaré sur les réseaux sociaux que ces visas sont essentiels pour attirer les talents mondiaux nécessaires à l’innovation et à la croissance économique des États-Unis.
Un débat au cœur des tensions politiques et économiques
Malgré ces éloges, le programme est critiqué pour ses impacts sur l’emploi et les salaires des travailleurs américains. Mark Krikorian, directeur du Center for Immigration Studies, appelle à une réforme en profondeur. Il propose un système basé sur le mérite, similaire à ceux du Canada ou de l’Australie, qui privilégierait les travailleurs hautement qualifiés et mieux rémunérés tout en réduisant le nombre global de visas.
Cette approche, selon Krikorian, permettrait de mieux répondre aux besoins économiques tout en limitant les effets négatifs perçus par certains électeurs républicains.
Durant son premier mandat, Donald Trump avait durci les conditions d’accès aux visas de travail étrangers, y compris les H-1B. Cependant, sa campagne de 2024 laisse entrevoir une posture plus flexible, notamment en évoquant la possibilité d’accorder des cartes vertes aux diplômés étrangers des universités américaines.
Cette évolution pourrait refléter une volonté de réconcilier les exigences des industries technologiques avec celles de sa base électorale, souvent critique des politiques d’immigration. Les récents commentaires de Trump semblent également alignés avec la défense passionnée du programme par Elon Musk, qui a qualifié la suppression des visas H-1B de menace pour la compétitivité américaine.
Le débat autour des visas H-1B soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre l’attraction des talents étrangers et la protection des travailleurs nationaux. Si les défenseurs comme Musk insistent sur l’importance de ces visas pour stimuler l’innovation, les détracteurs réclament des réformes pour garantir que les intérêts des travailleurs américains soient protégés.
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine