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Sur la nouvelle époque

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Ce 20 janvier 2025 journée d’investiture officielle de Donald Trump, désormais président des États-Unis, devrait marquer un changement d’époque pour le monde entier et, bien, entendu pour l’Europe. À une autre échelle sans doute, l’avènement de cette nouvelle période aura aussi été jalonnée par la disparition de Jean-Marie Le Pen en France le 7 janvier, ou en Chine par la nomination le  29 décembre d’un nouveau ministre de la Défense Dong Jun, commandant de la marine.

Que l’on admire Trump ou qu’on l’exècre, on doit remarquer déjà qu’il applique la méthode définie par Ronald Reagan : mettre en œuvre immédiatement les grandes lignes de son programme afin d’aborder dans de bonnes conditions les élections intermédiaires, qui se dérouleront en novembre 2026. Il ne dispose que de 22 mois pour que les effets, qu’il escompte positifs à moyen terme, de décisions parfois impopulaires à court terme, ou controversées dans les colonnes du New York Times, soient approuvées à l’échéance par la majorité des électeurs.  Son prédécesseur parlait des 100 premiers jours, lui-même annonce 100 mesures.

Nous nous situons ici, bien évidemment à 100 lieues de la méthode macronienne qui a tout annoncé et rien réalisé depuis 7 ans, sept ans de malheurs bien sûr, résultat conforme à la légende antique du miroir brisé de la volonté populaire. Nous vivons en France au royaume de la technocratie. Les conceptions de Montesquieu sont demeurées, dans sa patrie, à l’état de littérature à l’usage des lycéens. Nos excellentes boussoles, surdiplômées, très compétentes pour indiquer le pôle sud, éprouvent donc beaucoup de difficulté à comprendre comment fonctionne vraiment une démocratie.

On doit observer également que, pour ne pas perdre temps, le premier train de décrets a été préparé pendant la période où, président élu, il n’exerçait pas encore le pouvoir exécutif.

Sans doute la politique américaine de Trump aura-t-elle été anticipée dans le monde, sous des formes diverses, par les victoires annonciatrices de Javier Milei en Argentine en décembre 2023 comme celle Giorgia Meloni en Italie en octobre 2022. Je me suis efforcé de faire observer, à cet égard, que le scrutin américain de 2024, si l’on comptabilise les résultats électoraux traduit beaucoup plus le recul de parti démocrate, et, dans de nombreux pays, la désaffection des idées de gauche que par la vague « internationale réactionnaire » (cf. L’Insolent daté du 12 novembre « Ça se passe en Europe » https://www.insolent.fr/2024/11/ca-se-passe-en-europe.html]).
C’est le désastre, la division, la démence parfois, de ce qu’on appelle en vrac le « wokisme » ; l’écologie punitive, la discrimination positive, la théorie du genre, etc. qui amènent les citoyens à s’en détacher. À plusieurs reprises dans l’ère contemporaine les forces conservatrices, identitaires et libérales, les forces du bon sens, ont ainsi fini par prendre le dessus, en général pour le plus grand profit des pays où elles se sont vraiment développées. En France on pourrait ainsi enregistrer, après la déréliction des années 1956-1958, la période constructive de la cinquième république, entre 1958 et 1960, sous l’influence d’Antoine Pinay et de Jacques Rueff, puis, après les folies de 1968, l’élection de Georges Pompidou en 1969.

Oui la présidence Trump devrait marquer un tempo mondial, et sans qu’il faille recommander un alignement servile, on pourrait s’étonner que les seules personnalités françaises représentées à Washington se soient appelées Éric Zemmour, Marion Maréchal et Sarah Knafo.

Symboliquement mais aussi concrètement, on retiendra qu’un point commun décisif les réunit dans la lutte contre l’immigration illégale et surnuméraire. Ceci se révèle d’autant plus décisif que les États-Unis présentés ordinairement comme un pays d’immigration ont mené successivement des politiques très différentes, opérant un changement majeur avec le décret Truman de 1952. Jusque-là les entrées étaient réglées par le Johnson Act de 1924 établissant une politique de quotas, tendant à préserver ainsi l’identité nationale américaine, le « melting pot » demeurant composé d’apports équilibrés. La nouvelle politique du parti démocrate ne s’est préoccupé que de flux démographiques à bon compte. Destinés à assurer le renouvellement quantitatif de la main d’œuvre, ils faisaient fi de l’identité des nouveau arrivants. Et ainsi, la présidence Biden a-t-elle, finalement, laissé entrer 7,5 millions d’illégaux. C’est le premier dossier auquel la nouvelle présidence américaine a promis de s’attaquer et elle tient ses promesses.

En France, c’est sous le règne de Giscard, Chirac et Barre, que le regroupement familial fut érigé en principe, tendant à s’aligner sur le modèle de la gauche américaine, tournant le dos à l’assimilation. Cet aveuglement s’est aggravé à partir des années Mitterrand. Un homme aura symbolisé et canalisé la protestation populaire et nationale pendant près d’un demi-siècle : Jean-Marie Le Pen. Il s’est éteint le 7 janvier et un dernier hommage lui était rendu ce 16 janvier ; Répondant aussi à l’abjecte manifestation de haine attisée par l’extrême-gauche immigrationniste quelques jours plus tôt place de la République, la foule des anonymes participant au Requiem du Val de Grâce tranchait par son recueillement et sa dignité. L’émouvante homélie du Père Christophe Kowalczyk, ancien aumônier de la Légion étrangère, évoquait l’ancien lieutenant du 1er REP : « pour servir la France, il faut aimer la France », exaltant le sens de l’Honneur et de la Fidélité. Pour la droite nationale, une nouvelle époque, une nouvelle étape sans doute était incarnée, tant par la foule des anonymes que par la présence au premier rang aussi bien d’Éric Zemmour et Sarah Knafo, qu’Éric Ciotti et Philippe de Villiers.

Ceci également était la marque d’une nouvelle époque pour l’Hexagone, l’annonce d’un espoir d’une alternance, désormais en vue dans le champ des possibles.

Jusqu’en Chine la ligne économique et stratégique redéfinie par Washington, réaffirmant l’ancienne doctrine américaine du commerce administré, sanctionnant le dumping des exportations subventionnées et du travail forcé quasi esclavagiste va entraîner des conséquences, probablement positives pour le peuple chinois, ses libertés et son niveau de vie.

Il est temps qu’en Europe on comprenne cette transformation du monde. Trump se donne les moyens de refaire une Amérique grande : à quand une Europe forte, grande et libre ?

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2025/01/sur-la-nouvelle-epoque.html

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