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Sans doute conscient de son erreur de communication, l’édile s’est rapidement rendu sur place et a fermement condamné, sur X, « l’acte criminel d’une violence inouïe qui s’est produit dans un commerce du quartier du Village olympique ». Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête, tandis que l’auteur des faits demeure en fuite. Si la piste de l’attentat terroriste semble écartée, restent celles du trafic de drogue ou de cigarettes et des règlements de comptes, qui gangrènent l’agglomération grenobloise depuis plusieurs années.
Le déni du réel
Si Éric Piolle sait afficher une mine contrite et hausser le ton dans des circonstances exceptionnelles, son idéologie profonde est celle qu’il professe en temps normal. La ville dont il a la charge depuis plus de dix ans est régulièrement comparée au Chicago des années 1920, mais le maire n’en a cure et ne s’en cache pas. « Quand il ne reste que des attaques sur la sécurité et la propreté, ça veut dire qu’on a gagné quelques batailles par ailleurs, car on peut toujours se dire qu’une ville n’est pas assez propre et pas assez sûre », estime-t-il. Mais la sécurité et la propreté ne sont-elles pas, au contraire, la responsabilité première des autorités ? Ne constituent-elles pas le strict minimum de toute action publique, la condition nécessaire à toute autre ambition politique ? On se demande quelles sont ces « batailles » que le maire a pu gagner par ailleurs, alors que l’insécurité gangrenait sa ville. Le développement des cours de récréation non genrées ? L’autorisation du port du burkini dans les piscines ? La multiplication des logements sociaux ? De bien belles « batailles », en effet…
La sécurité est la grande oubliée des deux mandats d’Éric Piolle, à Grenoble. Depuis son élection en 2014, il a toujours refusé d’armer la police municipale et s’oppose fermement au déploiement de caméras de vidéosurveillance. Selon lui, la vidéoprotection « ne sert à rien », en matière de lutte contre le narcotrafic. Quant aux fusillades, « il y en a partout ». Bref, circulez, y a rien à voir. Sur le réseau social X, le Républicain François-Xavier Bellamy, relevant ces propos publiés dans Libération, a déploré un « déni tragique » de réalité. « Il faut donc s’habituer à se faire tirer dessus en pleine rue ? C’est le nouveau monde normal pour la gauche ? », a interpellé l’eurodéputé.
Mais alors que certains élus de gauche consentent à tourner casaque devant le mur du réel et finissent par reconnaître les limites de leur idéologie, Éric Piolle refuse de leur donner le point. Pire : il les accable. « Des élus de droite et de gauche cèdent sur la vidéosurveillance sans regarder les études. On gigote pour donner l’impression qu’on ne lâche pas l’affaire, mais il faut résister au tourbillon médiatique », avançait-il encore, dans l’article de Libé, reconnaissant une « dégradation de la situation autour du narcotrafic » mais niant une « hausse de l’insécurité » à Grenoble… Comme si les attaques à la grenade était une vieille tradition locale.
Comme vous le savez, les élections municipales n’auront pas lieu avant 2026. Autant dire que l’amélioration de la situation grenobloise n’est pas pour demain. Mais n’allez surtout pas dire que ce laxisme de gauche est la cause d’une quelconque insécurité : on sait depuis le dernier Conseil de Paris qu’il s’agit là d’un discours « populiste et nauséabond » qui peut vous valoir une plainte en diffamation.