Dans un entretien accordé à Kossuth Radio, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a livré une analyse percutante des transformations idéologiques en cours en Occident. Selon lui, plusieurs dogmes autrefois considérés comme intouchables sont aujourd’hui remis en question sous l’effet d’un « tornado Trump » qui bouleverse les certitudes en matière de guerre, de migration, de politique climatique ou encore de famille. Une évolution qui, selon le dirigeant hongrois, ne fait que confirmer la justesse des positions défendues par son gouvernement depuis plusieurs années.
La fin des dogmes progressistes ?
Dénonçant l’incohérence des politiques occidentales, Viktor Orbán a souligné un revirement spectaculaire sur plusieurs sujets cruciaux.
« Ils nous expliquaient que poursuivre la guerre en Ukraine était bien et que vouloir la paix relevait de la collaboration avec Poutine. Aujourd’hui, on découvre que la paix est préférable à la guerre », a-t-il affirmé, critiquant l’aveuglement des dirigeants européens et américains dans leur soutien à un conflit dont ils peinent à maîtriser les conséquences.
Même revirement sur l’immigration : « On nous a répété que s’opposer à l’immigration était mauvais, que l’accueillir était un devoir moral. Maintenant, l’Amérique dit l’inverse : l’immigration est un problème, et il faut la stopper. » Une prise de conscience tardive, qui confirme ce que la Hongrie martèle depuis 2015 : l’immigration de masse orchestrée par des réseaux mondialistes nuit gravement aux sociétés européennes.
La politique climatique est elle aussi en plein bouleversement. Viktor Orbán rappelle que l’écologie a longtemps été instrumentalisée au détriment du pragmatisme économique. « Bien sûr, un monde plus propre est souhaitable, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la croissance et du bon sens », a-t-il affirmé, fustigeant les politiques européennes qui sacrifient l’industrie sur l’autel du dogmatisme vert.
Enfin, le Premier ministre hongrois a dénoncé l’idéologie du genre et la déconstruction de la famille : « On nous expliquait que les hommes et les femmes n’existaient plus, que chacun pouvait choisir son identité. Aujourd’hui, l’Amérique dit non : il n’y a que des hommes et des femmes, c’est la loi de la nature. » Même constat sur la famille : après des années d’attaques contre le modèle traditionnel, les Occidentaux commencent à redécouvrir son importance pour la stabilité sociale.
L’isolement de la Hongrie face aux pressions de Bruxelles
Si l’Occident semble amorcer un virage idéologique, la Hongrie, elle, est restée fidèle à ses principes. Viktor Orbán rappelle que son pays s’est opposé dès 2015 aux flux migratoires massifs, dénonçant une opération organisée visant à transformer l’Europe.
« Notre compatriote George Soros l’avait écrit noir sur blanc : l’Union européenne doit accueillir un million de migrants par an. Neuf ans plus tard, neuf millions sont arrivés. Ce n’est pas un hasard, c’est un plan. »
Face aux sanctions imposées par Bruxelles pour sa politique anti-immigration, la Hongrie assume son choix : « On nous impose un million de dollars d’amende par jour pour ne pas céder au pacte migratoire européen. Mais il est encore moins cher de payer cette amende que d’accueillir ces migrants et d’en subir les conséquences. »
Sur la scène internationale, Viktor Orbán déplore la perte d’influence de l’Europe, incapable de se faire entendre face aux États-Unis, à l’Asie et au monde arabe. Selon lui, l’UE est menacée d’effondrement si elle ne redresse pas rapidement sa trajectoire, comme l’a récemment alerté l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi.
« Si l’Europe continue à promouvoir la guerre plutôt que la paix, il est difficile de voir quelle place elle pourrait encore occuper dans le concert des nations. »
Dans un monde en mutation, Viktor Orbán défend l’indépendance de la Hongrie et sa capacité à tracer sa propre voie, plutôt que de suivre aveuglément les errements idéologiques des élites occidentales.
« L’avenir s’écrit en Asie, dans le monde arabe et, si Trump l’emporte, en Amérique. Mais pas en Europe. »
Un constat sans concession, qui illustre la fracture grandissante entre une Europe bureaucratique, prisonnière de ses contradictions, et une Hongrie qui se veut fidèle à ses racines et à son bon sens.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine