Lettre à notre Sandrine nationale qui est encore allée faire un popo vert sur les agriculteurs !
Sandrine, depuis que je t’ai rencontrée un beau jour de manifestation pro-migrants devant l’Assemblée nationale – où tu m’as souri comme une évadée de quartier de haute sécurité mentale –, tu occupes tous mes vilains scénarios du soir. C’est bien simple, je suis comme Jean-Pierre Marielle dans le film Calmos de Bertrand Blier, à chaque fois que je pense à toi je suis obligé de me surveiller !
Pour moi, à défaut d’être intellectuellement lumineuse, tu es une légumineuse de premier choix, le genre qui me fait décoller de ma chaise et marcher à trois pattes, si tu veux bien m’excuser cet écart lubrique de langage.
Mais des fois, ma pétillante laitue humectée, je ne peux pas prendre ta défense, obligé de reconnaître l’évidence qui me fait mal, si tu savais ! Parce qu’il t’arrive – oh, si rarement que j’ai honte de l’évoquer ! – de dérailler comme un Paris-Brest. Je ne parle pas du gâteau, hein ?!
Là, mon orchidée bien arrosée, pas possible d’y couper, je dois te sermonner, avec l’espoir que tu aimes autant ça que d’agonir d’injures de pauvres hommes et femmes qui triment comme des forçats afin de se dégager des salaires misérables qui ne suffiraient pas à couvrir tes besoins mensuels en tofu !
Oui, il faut parvenir à une agriculture moins polluante, mais je te rappelle que c’est ton monde progressiste qui a plongé le monde paysan dans ce foutoir monstre. Et ce n’est pas en accablant une profession comme une petite antifa excitée qu’on parviendra à des solutions viables. C’est un travail commun qu’il faut accomplir, pas un lynchage public. Autant de considérations qui dépassent ta vision d’une humanité érotico-verdâtre !
Qu’est-ce qui t’est passé par la tête, mon illuminée sado-écologique ? Pourquoi donc avoir gémi que tu n’en avais « rien à péter de la rentabilité agricole » ?
Pire, tu as comparé ces bosseurs – qui t’avaient pourtant dit d’aller préparer la soupe qu’on attend toujours, ma carotte suintante ! – à des dealers, ni plus ni moins, toi qui les défends par ailleurs si vaillamment les dealers authentiques de la diversité en refusant de voir le réel que tes yeux embués d’un langoureux fanatisme anti-France ne sauraient voir. « La rentabilité de l’agriculture par des produits chimiques au détriment des sols, de la biodiversité et de notre santé, ce n’est pas de la rentabilité en fait. C’est de l’argent sale. », as-tu donc balancé pour enfoncer le clou dans les chairs des paysans, meurtries par ton système adoré, ma frisée de tout partout !
Certes, tu as le droit de trépigner comme une enfant gâtée contre la loi Duplomb, qui en a un peu mis dans tes ailes de colombe végétalisée et dans ta caboche où macère du compost ! Cependant, aller taper sur une profession qui compte un nombre appréciable de suicides, faute de reconnaissance et d’estime de la part de la société, c’est assez ignoble, ma rose odorante !
Sandrine, exquise bourgeoise progressiste qui met rarement la main dans la terre, et dont les convictions torrides se limitent à donner des leçons en n’en appliquant aucune pour soi, tu n’as jamais honte de tes sorties, et c’est ce qui fait ton charme siphonné, convenons-en !
Cependant, et en cessant de rire un instant, je présume que tu craches sur quelques-uns des plus humbles d’entre nous parce qu’ils sont blancs, souvent catholiques et qu’ils n’ont pas l’heur de plaire à tes convictions apatrides. Seulement voilà, tes propos sont tout bonnement infâmes, de cette infamie qui désigne une âme, si tu me permets cette réflexion mystique.
J’ai même envie de te dire – et cela m’arrache le cœur que je t’aurais volontiers livré pour pouvoir t’accompagner à quelque orgie végétarienne où on ne joue pas qu’avec la nourriture ! –, ce que tu viens de faire c’est tout simplement dégueulasse et ça blesse non seulement des adultes mais aussi leurs enfants, pas assez exotiques à ton goût mais des enfants tout de même.
Alors je crains qu’il te faille renoncer, dans un proche avenir, à des vacances à la campagne, ou alors ils te mettront de force à la cuisine et te diront : « Va faire la soupe, salope ! » À titre de consolation, tu pourras toujours imiter tes copains des médias gauchistes et accuser l’extrême droite, ça marche toujours même pour tes vergetures !
Sincèrement, tu aurais besoin d’une bonne reconstruction, ma Sandrine !
Charles Demassieux
