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Pour une politique positive

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par Stéphane Blanchonnet

En novembre dernier, je rapprochai un texte classique (Les Modérés d’Abel Bonnard) de la situation présente pour éclairer cette dernière. La manière dont Bonnard exposait la vanité des tentatives de la droite de son temps pour se faire admettre dans l’arc républicain s’appliquait parfaitement à la situation des droites contemporaines dans la confusion créée par la récente dissolution. Ici, je vous propose de nous élever au-dessus de cet angle négatif (il s’agissait de dénoncer plus que de proposer) pour chercher quelle politique positive adopter. Pour ce faire, nous nous appuierons sur trois citations de la préface donnée en 1875 par Hippolyte Taine à son maître livre Les origines de la France contemporaine.

Dès la première ligne de sa préface, Taine se présente à nous sous un jour qui nous interpelle tout particulièrement aujourd’hui : « En 1849, ayant vingt-et-un ans, j’étais électeur et fort embarrassé ; car j’avais à nommer quinze ou vingt députés, et de plus, selon l’usage français, je devais non seulement choisir des hommes, mais opter entre des théories ».

Très rapidement, il fait le lien avec le projet de son livre : « dix millions d’ignorances ne font pas un savoir. Un peuple consulté peut à la rigueur dire la forme de gouvernement qui lui plaît, mais non celle dont il a besoin ; il ne le saura qu’à l’usage : il lui faut du temps pour vérifier si sa maison politique est commode, solide, capable de résister aux intempéries, appropriée à ses mœurs, à ses occupations, à son caractère, à ses singularités, à ses brusqueries ».

Comme Maurras, qui sera son disciple (leur relation est mise en scène dans Les Déracinés de Maurice Barrès, à travers le personnage de Roemerspacher), Taine refuse de faire de la politique une question d’opinion ou de préférence personnelles mais veut la fonder sur la science, sur la connaissance objective. Ainsi, continuant à filer sa métaphore de la « maison » pour parler de la constitution du pays, il conclut : « En effet, il s’agit de la découvrir, si elle existe, et non de la mettre aux voix. À cet égard, nos préférences seraient vaines ; d’avance la nature et l’histoire ont choisi pour nous ; c’est à nous de nous accommoder à elles, car il est sûr qu’elles ne s’accommoderont pas à nous. La forme sociale et politique dans laquelle un peuple peut entrer et rester n’est pas livrée à son arbitraire, mais déterminée par son caractère et son passé ».

Les termes de la question n’ont pas changé et ne changeront pas tant que la France vivra, même diminuée, même morcelée par les forces de désagrégation inouïes de notre époque (effondrement brutal du catholicisme, submersion migratoire, sécession et trahison intégrale des élites) : soit notre vie politique continuera à s’agiter en vain sur le terrain stérile des opinions partisanes, soit elle s’élèvera au-dessus de ce chaos pour chercher dans l’Histoire la formule de l’ordre français.

https://www.actionfrancaise.net/2025/02/21/pour-une-politique-positive/

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