Des intérêts étrangers pas forcément amicaux vis-à-vis de la France
Castaner, Raffarin et Villepin ont en commun d’avoir exercé d’importantes responsabilités et d’avoir mis leur carnet d’adresses au service d’intérêts étrangers -pas forcément amicaux vis-à-vis de la France. Christophe Castaner s’insurgeait, le 12 janvier dernier, contre une loi française qui prévoyait de taxer les enseignes de fast-fashion (polluantes, de mauvaise qualité, ruineuses pour ce qui reste de l'industrie textile française et pour le petit commerce de vêtements) pour les rendre moins attractives. Villepin, lui, vient de déclarer que « l’Algérie n’était pas une dictature » dans une posture qui se voulait raisonnable mais fait indubitablement offense à la vérité. On n’entend plus beaucoup Raffarin ces temps-ci, mais ses activités continuent.
Ne nions pas l’évidence : il y a un petit problème de fidélité patriotique là-dedans. Le cas de Christophe Castaner est peut-être le moins décevant : on n’a jamais attendu grand-chose de cet homme, devenu ministre régalien faute de candidats, artisan de la répression des gilets jaunes, et qui s’est fait gauler en boîte comme le petit voyou de Manosque qu’il fut, en train de dragouiller sous l’œil des caméras une femme qui n’était pas la sienne. Le cas de Raffarin est un peu plus préoccupant : ancien Premier ministre de Chirac, il n’a plus d’influence sur la vie politique française et passe le plus clair de son temps à faire des affaires avec la Chine. Il semble avoir oublié à qui devait aller sa loyauté, et tant pis si ce jugement sonne un peu chauvin.
Villepin : la star du monde arabe, un œil sur 2027
La situation de Dominique de Villepin est peut-être la plus préoccupante des trois. Star du monde arabe depuis sa magnifique sortie de 2003 aux Nations Unies, le flamboyant chiraquien semble penser que le charisme peut tenir lieu de colonne vertébrale. Il semble également penser à 2027 d’une façon de plus en plus nette. Ses discours font de l’œil à l’électorat des banlieues : il critique les frappes israéliennes sur Gaza, hésite à jeter l’opprobre sur l’Algérie, s’insurge quand on lui explique que le Qatar -fait pourtant avéré- finance le terrorisme islamiste…Il se verrait sans doute bien en nouveau Chirac : un homme aux allures gaulliennes, avec beaucoup de prestance, beaucoup d’aplomb, beaucoup d’habileté et aucune conviction. Le pire du vieux RPR. Alors, si on ajoute à ce sombre tableau d’indécision échevelée un rôle de VRP des pétro-monarchies qui financent le terrorisme, on peut frémir pour la prochaine présidentielle. Villepin occuperait une case originale : un peu de gaullisme social, un peu de non-alignement de façade, un laxisme total sur la situation intérieure et une stature de Chateaubriand au petit pied pour dissimuler de coupables arrangements. Mélenchon n’a qu’à bien se tenir. Qui sait, peut-être Dominique de Villepin, s’il était président, nommerait-il Raffarin au Quai d’Orsay et Castaner ambassadeur ? La république est bonne fille.