Que veut faire Macron avec ses discours sur l’Europe de la défense ?
« Tartarin de Tarascon » : c’est le personnage de fiction qui, selon lui, ressemble le plus à Emmanuel Macron. Rodomontades en tout genre, les siennes ou celles de Bruno Le Maire (« l’économie russe à genoux ») ; discours anxiogènes et graves ; champ lexical de la guerre… et puis, rien du tout. Tout le monde constate, aujourd’hui, qu’après trois ans de bla-bla, Emmanuel Macron fait du surplace, comme un hamster dans une roue trop grande. Mais la question à laquelle Philippe de Villiers répond est surtout celle que personne n’ose poser frontalement - personne, sauf le créateur du Puy du Fou : que veut faire Macron avec ses discours sur l’Europe de la défense ? Il n’y a pas que le recentrage américain et les ultimatums de l’OTAN. Il y a autre chose.
Tentation bismarckienne, selon le Vendéen
On murmure, ici et là, mais sans en avoir de preuve tangible, que Macron serait trop jeune pour cesser la politique à moins de cinquante ans. On dit qu’il pense à une responsabilité européenne. Villiers s’amuse d’ailleurs de l’usage du mot « patrie » par le Président, un mot qui lui semblait démodé jusque-là. Il rappelle le mot de Mitterrand : « La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir », et place Macron dans cette continuité. Tentation bismarckienne, selon le Vendéen : en fédérant les États européens autour de la Commission, en se servant des États-Unis comme repoussoir, il se prépare un avenir - un avenir européen. Et de raconter une anecdote : Villiers avait demandé à Macron ce qu’il voulait faire « après ». La réponse avait fusé (Philippe de Villiers met Emmanuel Macron au défi de le démentir) : « La Commission ou le Conseil. » C’est l’évidence même : pour un homme tel qu’Emmanuel Macron, l’avenir ne peut être qu’européen.
Le bouton nucléaire ?
Les choses sont dites - sur CNews, uniquement : cette manipulation à grande échelle, tout cet affolement orchestré autour de la menace existentielle que constituerait la Russie, cette levée de fonds abracadabrantesque (800 milliards !), ce n’est pas pour rendre les pays d’Europe plus forts. C’est pour les assujettir définitivement aux organismes non élus que sont les instances européennes. Personne ne sait ce qu’est une armée d’Europe, personne ne sait ce qu’elle défendrait ni quelle serait sa mission. Personne (à la notable exception des pays baltes) ne craint sérieusement le déferlement des blindés russes. Mais si ce carnaval sémantique peut permettre à Emmanuel Macron d’ajouter une ligne prestigieuse à son CV, cela lui importe peu. Le bouton nucléaire ? On se le passera en garde alternée s’il le faut. Le siège au Conseil de sécurité ? On en fera un canapé d’angle et on s’assiéra tous dessus. Tout, pourvu que Macron décroche son prochain job…
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/quand-p-de-villiers-devoile-lagenda-europeen-de-macron-pour-lapres-2027/