Lutter contre l’immigration invasive, qui met en péril l’identité française, la sécurité publique et la démocratie libérale, oblige à lutter prioritairement contre la censure des idéologues : ils interdisent de s’exprimer comme je viens de le faire, sauf à être catalogué d’« extrême droite ». Pour eux, l’immigration n’est pas un sujet puisqu’elle est constitutive de la France. C’est ce dogme qu’avait exprimé Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, en déclarant le 19 septembre 2023 : « La question de l’immigration n’est pas une question d’opinion publique. Il n’y a pas à être pour ou contre. Etre contre, c’est comme être contre le soleil ». Or ce dressage intellectuel, qui invite à applaudir au nouveau peuplement extra-européen, a ses influenceurs.
Ils tiennent le haut du pavé, comme le rappelle la démographe Michèle Tribalat dans un texte mis en ligne mardi par Causeur. Initialement, cet article aurait dû faire partie d’un livre collectif, codirigé par Pierre Vermeren, « Face à l’obscurantisme woke », qui devait être publié aux PUF (Presses universitaires de France). Sous la pression de Patrick Boucheron, du Collège de France, l’ouvrage a été déprogrammé in extrémis. Mais la contribution de Tribalat avait été elle-même exclue préalablement du projet, dans la crainte de déplaire à François Héran, également du Collège de France, dont elle dénonce les pratiques d’enfumage. Le crime de la démographe ? S’attacher au réel et dénoncer les faussaires, en suivant l’analyse de Jean-François Revel : « L’idéologue désire non point connaître la vérité, mais protéger son système de croyance et abolir, spirituellement faute de mieux, tous ceux qui ne croient pas comme lui. L’idéologie repose sur une communion dans le mensonge impliquant l’ostracisme automatique de quiconque refuse de la partager. »
La première des menaces existentielles pour la France est portée par ces dénégationnistes professionnels, souvent dénoncés ici. Ils veulent faire plier le réel sous des concepts contredits par les faits. C’est ainsi, par exemple, que le racisme anti-blanc est nié par principe, les minorités ethniques devant être sacralisées. Cette technique de subversion totalitaire, décrite par Roger Muchielli dans les années soixante-dix (1), repose sur la désinformation et la propagande. A l’époque, Muchielli invitait « les républiques, si elles ne veulent pas mourir, à entreprendre la contre-subversion » consistant à déceler les mécanismes visant à obtenir « l’apathie populaire ». Or cette résistance n’a pas été conduite à son terme. La France subit, plus que jamais, le terrorisme intellectuel des gardiens de la mondialisation heureuse et des sociétés ouvertes. Par le jeu des cooptations, cette caste monopolise les hautes sphères du monde intellectuel et médiatique, du Collège de France jusqu’au Monde en passant par Science-Po. La France Insoumise, qui appelle à manifester samedi à Paris « contre l’extrême droite, ses idées et ses relais », en ciblant nommément des personnalités y compris dans leur judéité (Cyril Hanouna), est le produit de cette tyrannie qui se perpétue. Et Emmanuel Macron lui-même ne cesse de rejeter, pareillement, ses opposants dans le camp des « populistes », des « complotistes » ou de l’ « extrême droite ». La dernière lubie du gouvernement, dans le prolongement de l’infantilisation des citoyens par la peur, consistera à distribuer à tous un « manuel de survie » en cas de menaces contre la France. Mais ces apprentis-sorciers sont la vraie menace.
(1) La subversion, Editions CLC (1976)
Mes interventions de mardi sur Ligne Droite (8h40-8h50) et CNews (14h-15h)
https://blogrioufol.com/la-france-doit-dabord-se-liberer-de-la-censure-des-ideologues/