Combat royaliste 69
Par Philippe Germain
L’esprit critique étant aveuglé par les chaînes d’information continue et les réseaux sociaux, la hauteur bainvillienne s’impose pour penser clair. Il faut identifier les tendances lourdes de l’histoire. La planète est fiévreuse. La pandémie covid a disqualifié la mondialisation économique (2019). La guerre en Ukraine a stoppé l’extension européiste vers l’est (2022). Le massacre d’Israéliens puis la destruction de Gaza ont propulsé l’antisémitisme islamique (2023). Le protectionnisme américain brise le concept « d’Occident » qui alliait l’Amérique à l’Empire européen démocratique (2025).
Cette fièvre internationale fait évoluer les mentalités. L’économique d’abord et le culturel d’abord sont obsolètes tandis que le retour DU politique s’accélère avec l’affrontement des nations et des empires, autour de la défense d’intérêts nationaux. L’actualité prouve que la politique obéit à des nécessités qui ne recouvrent pas les exigences de la morale. Ce retour DU politique entraîne une reconfiguration décisive. Les idéologies annoncées comme mortes jouent aujourd’hui le rôle principal au travers de trois pôles. Le progressiste, qui peine à rester dominant face au modèle islamique et à ceux de l’internationale réactionnaire. Ces pôles idéologiques se développent dans les aires à la dynamique religieuse en expansion mais également dans celles à sécularisation forte.
D’abord le pôle progressiste, le Camp du Bien, dont la philosophie politique est l’émancipation du genre humain à la fois de la famille, des religions et des nations. Cette refonte anthropologique d’un homme nouveau, basée sur le refus de la transmission, atteint son stade ultime avec l’offensive wokiste. L’hégémonie de ce pôle se limite à l’Europe, au Canada et à l’Australie qui éliminent Dieu, au fait de l’emprise croissante de la science et de la technique. Le pôle progressiste reste hégémonique uniquement grâce à l’action permanente du terrorisme intellectuel de l’Université et des médias mais aussi aux manœuvres de la classe judiciaire abritée derrière l’État de droit.
Ensuite, le pôle islamique incarné par la Confrérie des frères musulmans dont le principe est la soumission à la charia coranique et la pratique de la violence. Ce pôle mène sa conquête culturelle via de puissants réseaux associatifs en bénéficiant de sa supériorité démographique accentuée par une forte natalité. L’Islam, qui rassemble 1,8 milliard de fidèles aux deux tiers concentrés en Asie, se diffuse en Europe via les flux migratoires, qui vont se multiplier suite au réchauffement climatique. Son succès en Europe tient également au narcotrafic et aux pompes aspirantes d’allocations sociales des États-providences européens. Ce pôle, qui vise le califat planétaire, est également très dynamique dans l’ex-Empire ottoman qui veut rendre à l’Islam sunnite toute sa place, tandis que l’Empire iranien renaissant cherche à faire peser l’Islam chiite sur la planète.
Enfin, émerge l’internationale réactionnaire dont l’homogénéité idéologique relève du complotisme démocratique. Initiée par le conservateur Viktor Orbán, elle est dynamisée par le national-populiste Trump avec la complicité passive du souverainiste Poutine tandis qu’à sa marge gravitent les États autocratiques chinois et indien. Leur point commun, c’est de réagir non contre le progrès technologique mais contre le progressisme et de dépasser le simple conservatisme en s’appuyant sur différentes traditions religieuses. Protestante en Amérique du Nord, catholique en Amérique du Sud, orthodoxe en Russie, les 2,5 milliards de fidèles chrétiens représentent un tiers de la population mondiale, l’hindouisme 1 milliard et le bouddhisme 530 millions.
L’enjeu de cette reconfiguration idéologique est civilisationnel. Reste donc à s’interroger sur la nature de l’âge post-progressiste qui va émerger de la lutte entre ces trois pôles idéologiques ?
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