Denis Thuriot, maire de Nevers, macroniste de la première heure, qui a fait venir le président dans sa petite préfecture de la Nièvre, est aujourd’hui vent debout pour soutenir les usagers de la ligne de train Paris-Clermont-Nevers, vétuste et toujours en retard. On oserait tout de même lui rappeler qu’il a toujours soutenu l’homme, depuis près de dix ans au pouvoir, qui a organisé la ruine des services publics, trains, hôpitaux, écoles, guichets sociaux. Oui, mais comme l’expliquait les grands fans locaux, il ne faut pas toujours critiquer le président, ça met une mauvaise ambiance et surtout se mettre du côté des gens qui agissent et le président, lui, il agit.
Et même, il agit tellement que tout ce qu’il fait se traduit par des montagnes de dettes et un pourrissement d’à peu près tout ce dont il s’occupe, à tel point qu’on aimerait bien que justement, il n’agisse plus. Denis Thuriot par contre, agit, il fonce à Paris, expliquer à son mentor politique qu’il a ruiné le réseau ferré qui dessert les villes de province et attend de lui qu’il donne de quoi le remettre à neuf. A votre avis, ça va marcher ? Le même Thuriot était aussi allé défendre les agriculteurs locaux à Dijon au Conseil régional, une bonne initiative certes, mais tout en soutenant Macron qui a fait signer le Mercosur.
Il en va ainsi de la nécessaire souplesse des élus macronistes et sympathisants macronistes, qui en plus de savoir avaler les couleuvres, pratiquent aussi le grand écart. Et le dévoué Fabien Bazin, président socialiste du Conseil Départemental, faisait aussi partie du wagon de mécontents pour Paris. Ils illustrent à eux deux le malaise de tous ces zélés castors qui ont « sauvé la France du fascisme » en pratiquant le « barrage républicain » au profit de Macron ? Alors pas seulement ces deux élus de la Nièvre, petit département rural qui donne de très gros scores au Rassemblement National, mais tous les élus des provinces déshéritées sont bien en peine maintenant de trouver, pour exister, autre chose que du verbiage et de la vaine agitation…
Il a fait bon et bon teint, à un moment, de se ranger du côté du président, pour faire « gens bien », puisque c’était un peu le slogan : « les gens bien votent Macron », mais Macron fait-il partie des gens bien ? Et qu’est ce qu’être un « gens bien » ? Les voilà, petits élus de province, dont Paris se fout éperdument, devenus déconnectés de leurs populations qui ont vu, elles, disparaître les médecins, les boulangers, les Poste, les subventions et arriver des centaines de migrants qui baguenaudent aux frais de la princesse, quand ils ne donnent pas dans la délinquance, ont vu se multiplier les femmes voilées dans les rues et se dégrader la qualité de l’école de leurs enfants.
On ne peut pas leur enlever, à ces élus, un vrai engagement pour leurs territoires respectifs et une vraie envie de redorer les choses, de développer leurs coins de province, mais était-ce la bonne méthode, de se rapprocher des lambris, pour entrer, ou croire entrer, dans la lumière ? Thuriot est l’homme des Flying-doctors, des médecins qui viennent en avion, une fois par semaine, le jeudi, faire des vacations à hôpital de Nevers. Au-delà du retentissement médiatique, est-ce bien une solution pérenne ? Certainement pas. Comme Paris est très loin des campagnes, les élus qui tentent de se montrer à Paris s’éloignent aussi, de leurs campagnes. Il aurait fallu, à un moment, savoir prendre ses distances d’avec ce président honni, qui porte la poisse à la France et ne se déplace plus sans des kyrielles de gendarmes. Les Français pensent majoritairement, selon des sondages récents, que la France est un pays de culture et de tradition catholique, que l’immigration sauvage n’est pas un enrichissement et doit s’arrêter, que le voile islamique doit disparaître de l’espace public et que cet Etat doit faire des économies sur le social en direction des étrangers… en résumé, ils ne veulent plus de Macron. Et de l’autre côté des Alpes, Meloni incarne l’Europe, l’autre Europe, celle de la défense de nos valeurs, de notre culture et elle plaît aux Français.
Il est temps de sauver les meubles, de se désolidariser de ce président là, ce qu’on commencé à faire de nombreuses personnes de par le monde, qui rendent l’agitation macroniste inaudible. Lâcher l’affaire, isoler, censurer, cesser un grand écart impensable qui consiste à vouloir défendre la province des effets d’une politique que l’on soutient par ailleurs, au nom d’un barrage républicain qui a consisté, pour les gens de droite, à voter LFI, un comble. Il y ont gagné quoi ? Lors des prochaines municipales, les électeurs se souviendront sans doute de ces maires « écolos » chez qui les industriels ne veulent plus investir, mais aussi de ces petits élus bon teint qui ont servi sur place de beaux discours à leurs électeurs, tout en cautionnant à Paris, la politique de ruine du président et de ses Ministres.