Qui délivrera la démocratie libérale de ses censeurs ? Même la Grande-Bretagne, jadis exemplaire dans ses tolérances, est devenue méconnaissable. Le ministère de l’Intérieur britannique vient d’interdire à Renaud Camus de se rendre à une invitation du Home Land Party, pour y tenir une conférence sur la remigration des clandestins non intégrés. L’écrivain devait également participer ultérieurement à un débat organisé par l’Oxford Union. Les autorités ont estimé que la présence de Camus, présenté par ses détracteurs comme le promoteur de la « théorie complotiste » du grand remplacement, « ne contribuerait pas au bien public ».
C’est également en Grande-Bretagne que le journaliste et lanceur d’alerte Tommy Robinson, qui dénonce l’islamisation de son pays, est emprisonné pour ses prises de position. Robinson avait déjà été arrêté en 2018, dans l’indifférence de la profession (blog du 4 juin 2018), pour avoir dénoncé les crimes pédophiles de masse perpétrés durant des années par des gangs indo-pakistanais contre des jeunes filles blanches issues de milieux défavorisés. Commentant son interdiction d’entrer en Angleterre, l’écrivain a tweeté vendredi : « Je serais bien allé en Angleterre malgré l’interdiction, mais ça m’ennuierait de donner au président Macron et à son ministre des Affaires étrangères le souci d’un deuxième écrivain français octogénaire et cancéreux emprisonné dans un pays musulman. »
Cet ostracisme, qui veut faire taire un homme de Lettres coupable de décrire ce que ses contemporains ont sous les yeux – le remplacement d’une civilisation par une autre sous le double effet d’une immigration extra-européenne et d’une déculturation française – , donne la mesure du sectarisme imposé par l’idéologie antiraciste. En France, c’est l’universitaire Fabrice Balanche, cible de militants « antiracistes », qui s’est vu reprocher certaines de ses prises de position par la présidente de l’Université Lyon 2. L’incapacité d’admettre la contradiction sans y voir une agression explique l’effondrement de la qualité du débat. La diabolisation qui frappe Camus, en dépit d’une oeuvre littéraire remarquable, vient rappeler l’indigence intellectuelle des gardiens du dogme antiraciste. Ces moralistes empêchent de penser la réalité. Ils participent à la crise de l’intelligence des idéologues. Cette situation n’est certes pas nouvelle. Au début des années 80, Raymond Aron déplorait déjà, dans Le spectateur engagé, l’absence de débats entre éditorialistes, comme ils existaient sous la III e République. « Il n’y a plus que des monologues ou des injures », écrivait-il. Cependant, désormais, les épurateurs ne supportent même plus d’entendre d’autres opinions que les leurs. Face au sort réservé à Balanche, 50 universitaires de renom sont venus lui apporter leur soutien, dans une tribune publiée ce samedi dans Le Figaro. Ils y demandent la démission de la présidente de Lyon 2. Ce réveil d’une résistance des élites est à saluer. Mais qui osera protester contre l’interdiction faite à Renaud Camus de venir en Grande-Bretagne pour y discuter d’un sujet tabou ? Comme l’a écrit l’intéressé : « Qui veut noyer son peuple l’accuse de la race ».
Mon entretien à The Epoch Times enregistré le 26 mars et diffusé ce samedi.
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