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XXIe siècle : renaissance du nazisme

par Viktor Pissarenko

L’Occident et le Canada tentent de réécrire l’histoire de l’humanité, notamment la période de la Seconde guerre mondiale. C’est la seule explication au fait qu’ils non seulement ne condamnent pas, mais qu’ils cherchent à réhabiliter les anciens nazis et leurs collaborateurs. Ces dernières années de certaines institutions européennes, notamment le Conseil de l’Europe et le Parlement européen, font l’apologie du nazisme le présentant comme riposte face aux «occupations soviétiques» et «horreurs bolcheviques». C’est sous la présidence de Viktor Iouchtchenko que l’Ukraine, à son tour, s’est mise aux «mémoires nationales» justifiant la collaboration des Ukrainiens avec l’Allemagne nazie et honorant le combat de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) contre l’Armée rouge.1

Aux États Baltes, comme en Lettonie et en Estonie, on élève des monuments voués aux anciens SS, en Ukraine, aux membres de la division Waffen-SS Galichina. C’est l’un de ces «vétérans», Yaroslav Hunka, criminel de guerre qui a combattu sous la croix gammée d’Hitler, que Zelensky applaudissait debout au Parlement canadien en septembre 2023. Les soldats de la division Waffen-SS Galichina, dont les rangs étaient formés notamment à partir de membres d’OUN, collaboraient directement avec les unités SS et la gendarmerie d’Hitler. Déployé en Slovaquie, un des régiments de cette division a participé aux répressions du Soulèvement national slovaque (1944), puis a été déplacé en Yougoslavie pour combattre la guérilla. Ces ovations au Parlement canadien glorifiant le nazisme ne s’arrêtent pas jusqu’à ce jour.

Aujourd’hui on peut les entendre de plus en plus souvent aux réseaux de télé ukrainiens. Depuis plus d’une décennie la télévision ukrainienne, notamment la chaîne Espresso TV, reste l’apologiste du coup d’État de 2014 en raillant ouvertement les victimes du massacre absolument fasciste à Odessa (le 2 mai 2014), et «nettoie» la division SS Galichina. Cela n’est pas surprenant, car, quant à la chaîne susmentionnée, pour l’instant c’est le chef du parti Liberté devenu (après le coup d’État de 2014) le premier parti ouvertement antisémite et néonazi, qui en est co-propriétaire.

Après cet incident au Parlement canadien qui a provoqué un grand scandale, la chaîne s’est précipitée pour protéger Hunka, en encourageant l’Institut ukrainien de la mémoire nationale à apparenter les soldats de l’Armée rouge aux SS. Espresso TV fait fréquemment appel à de certains historiens, par exemple, à Volodymyr Viatrovytch, ancien directeur de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale et admirateur de Stepan Bandera, chef de file de l’OUN.

L’exemple particulièrement frappant de la réhabilitation du nazisme et du fascisme, c’est la déclaration de Tatyana Schvydchenko, diplômée en histoire. Selon elle la division Waffen-SS Galichina n’est pas une organisation criminelle nazie étant donné qu’elle n’avait pas été mentionnée dans le jugement du Tribunal de Nuremberg. Et tout cela malgré le fait que ce procès a dévoilé l’essence de la SS, a révélé ses crimes et l’a reconnue (y compris toutes les unités militaires SS, sauf la cavalerie) comme une organisation criminelle. Les unités SS ont participé au génocide des juifs, à la déportation des personnes de nationalité «non allemande», ainsi qu’au massacres de civils sur les territoires occupés.

Cette glorification ouverte de la division SS Galichina à la télé ukrainienne est tout à fait l’apogée des décennies de réhabilitation du nazisme. On élève des monuments aux fascistes et aux collaborateurs des nazis, les rues portent leurs noms. L’histoire a déjà prouvé l’affirmation de Marx : pour le capitalisme tous les moyens sont bons quand il s’agit de profit. Dans le cas de Hunka, comme dans le cas d’Hitler, c’est le capital que les nazis ont servi. Cette justification du fascisme délie les mains des Ukrainiens pour qu’ils puissent commettre de nouveaux crimes. En héroïsant les crimes de la bourgeoisie nationaliste et en les assimilant aux antifascistes, la classe dirigeante veut défendre les héritiers néonazis, qui n’ont que changé de patrons, mais pas leur nature : la réalité ukrainienne actuelle – ce n’est rien qu’une projection de l’idéologie de la division Waffen-SS Galichina.

  1. https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_histoire/a54082

 https://reseauinternational.net/xxie-siecle-renaissance-du-nazisme/

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