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L’industrie permettant la construction de l’armement français licencie

par Philippe Rosenthal 

La France et l’Union européenne n’ont pas de réelles possibilités pour procéder à un réarmement à grande échelle. Le leader mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, annonce la suppression de 600 emplois en France. La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, s’inquiète car «l’acier ça fait les canons Caesar».

Déjà en mars dernier, Observateur Continental notait que «le projet de financement du réarmement de l’armée UE était déjà mis en échec». «À peine l’idée lancée, le plan de réarmement de l’UE, devant être financé à hauteur de 800 milliards d’euros, se heurte à la réalité politique et économique. D’abord, l’UE n’a pas encore cette somme et un premier pays de l’UE et de l’OTAN refuse ce projet», stipulait encore Observateur Continental.  

Cette fois, c’est acté. «Le groupe sidérurgique ArcelorMittal envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites en France», fait savoir France Bleu.  Le site Armées lance une alerte pour l’industrie de la Défense et avertit que «la France peine à aligner ses politiques industrielles et ses ambitions de défense» et pose la question qui percute: «Peut-on parler de réarmement stratégique tout en laissant filer l’acier vers l’Asie?» 

Les sept sites français concernés d’ ArcelorMittal sont: Dunkerque, Desvres, Mardyck et Montataire dans les Hauts-de-France, Mouzon dans les Ardennes, Florange en Moselle et Basse-Indre en Loire-Atlantique. Les sept usines concernées emploient au total quelque 7.100 salariés. «Au Sud, le site de Fos-sur-Mer n’est pas concerné», précise le média français. 

«Les fonctions support [du groupe sidérurgique ArcelorMittal] sont délocalisées de l’Europe vers l’Inde, mais aussi la production», rapporte Europe 1 qui pointe «un nouveau coup dur pour l’industrie française et l’acier européen, en crise depuis plusieurs années». 

Dès janvier 2025, Observateur Continental avertissait que «la France est confrontée aux plans sociaux massifs en 2025» et citait le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle qui a annoncé lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale: «Tous les sites européens de sidérurgie sont à risque de fermeture en 2025». Il a en particulier souligné que «les coûts de l’énergie en Europe sont parmi les plus élevés dans le monde. Pour le gaz, ils sont quatre à cinq fois plus élevés qu’aux États-Unis».   

«La suppression de centaines de postes dans les usines françaises d’ArcelorMittal soulève une inquiétude dépassant largement le cadre social. Car à l’heure où la France ambitionne une autonomie stratégique, la fragilisation de sa filière acier pose une question simple: avec quel métal forgerez-vous les canons de demain?», questionne le site Armées. 

«Un tel plan a des conséquences fortes sur notre souveraineté, sur l’emploi (…) la durabilité de notre industrie. Je pense qu’il faut se mettre autour de la table pour discuter d’un plan avec l’Europe, avec la France, avec ArcelorMittal et l’ensemble de l’acier français», a demandé Sophie Primas au micro d’Europe 1/Cnews. «L’acier ça fait les canons Caesar», a-t-elle rappelé. 

«La référence aux pièces d’artillerie françaises exportées dans plusieurs pays, notamment à l’Ukraine et au Portugal, illustre une réalité souvent éludée: l’industrie de la défense dépend directement des capacités sidérurgiques nationales», martèle le site Armées. 

«Si les aciers utilisés dans l’armement nécessitent des procédés spécifiques, la base industrielle reste commune. À Dunkerque, qui emploie encore près de 3000 personnes, le haut-fourneau est à l’arrêt pour maintenance, alors même que l’État a investi 850 millions d’euros dans sa décarbonation», conclut le site qui propose l’essentiel de l’information militaire. 

Dans un entretien donné à l’agence de presse russe TASS, le général Dominique Delawarde avertissait aussi que l’UE n’a pas les moyens pour construire une armée européenne:  «On se moque du monde parce que les moyens n’existent pas. […] Les trois grandes armées de la composante Union européenne de l’OTAN, je veux parler de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France, n’ont pas ni les hommes, ni les équipements, ni l’entraînement pour faire ce genre de troupe de réassurance qui ne sera jamais tolérée par la Russie».  Avec le choc des licenciements dans le groupe sidérurgique ArcelorMittal, le plan du réarmement de l’UE pour faire la guerre à la Russie est bien détruit dans l’oeuf.  

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/lindustrie-permettant-la-construction-de-larmement-francais-licencie/

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